Le lotissement du Prieuré
« Au Château Blanc ou Prieuré de Gournay-sur-Marne » L’histoire et les personnalités du premier lotissement de Gournay
1° Résumé historique du Domaine du Prieuré d’un point de vue patrimonial
Bien du clergé
Prieuré Saint-Martin-des-Champs – Histoire du prieuré – Manuscrit anonyme écrit entre 1225 et 1275 Gallica
Le prieuré fut créé par Guy et Isabelle, seigneurs de Gournay-sur-Marne vers 1080, ils le dotèrent de terres de Noisy à Champs et d’un moulin et en firent don au monastère clunisien de Saint-Martin-des-Champs1. Le Prieuré exista dans une vocation strictement monastique du 11ème siècle au XVIe siècle inclus, le Prieur de Saint Martin y veillait au respect des règles de Saint Benoit. Il y nommait le prieur et ses moines. Les moines se partageaient entre les prières et les travaux agricoles. Son patrimoine se développa au fil du temps par des legs et des dons.
Environs de Paris levés géométriquement par M. l’Abbé de La Grive de la Société royale de Londres et géographe de la Ville de Paris, dédiés à M. le Marquis de Vatan, Prévôt des Marchands et aux Échevins de la Ville en 1740. Gravée par l’Auteur et par Cl. Ch. Riolet | (daté 1731 en haut à droite). https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531792763/f3.item.zoom
Le Prieuré de Saint Martin des Champs à Paris se trouvait à l’emplacement du Conservatoire National des Arts et Métiers. Il en reste la chapelle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Prieuré_Saint-Martin-des-Champs
Gros plan sur le prieuré dans la carte de Abbé de La Grive édition 1731
À gauche la croix de la nouvelle (et présente) église paroissiale qui a été construite en 1720 et dont l’orientation inhabituelle Sud Nord est très mal figurée.
Le Prieuré dispose encore d’un cloître (le carré) qui est remplacé par un potager durant la commende de l’abbé Alary, une petite chapelle est située entre les logis et le cloître, bien orientée vers le levant et signalée par une croix.
Les effectifs du prieuré 25 moines au XIIe et XVe siècles furent réduits à un moine (à temps partagé) sur sa fin, de plus en plus de terres ayant été affermées. Le Cloître devenu inutile fut remplacé par des potagers supplémentaires. L’emplacement du prieuré avait été très judicieusement choisi par les moines bâtisseurs, puisque son altitude mettait les bâtiments et les potagers à l’abri des crues de la Marne (zone en blanc : altitude >40m NGF)
Carte des Aléas PPRI 2010
À partir du XVIIe siècle le Prieuré servit surtout de résidence secondaire ou principale à l’abbé prieur commendataire qui vivait grassement sur les rentes et loyers des terres possédées à Gournay, Noisy, Chelles, Champs, etc… En effet, selon l’abbé Lebeuf, historiographe de l’évêché, au XVIIe siècle le roi autorisa l’évêque de Paris à mettre en « commende » le Prieuré de Gournay-sur-Marne. Le Prieur de Saint Martin des Champs nommait sur l’avis du cabinet royal, le commendataire, un homme du clergé qui entretenait le Prieuré et en contrepartie encaissait ses généreux revenus fonciers et fractions de dîmes. La « commende » devint une juteuse « charge » pour laquelle le prieur pouvait même se choisir un successeur de son vivant.
Le Prieuré de Gournay en 1753. Dessin à l’encre et au lavis d’encre de René-Louis de Voyer, Marquis d’Argenson, œuvres topographiques h@ps://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc861929
La Chapelle étant orientée vers le levant, la Marne, à son nord, se trouve en bas à droite du dessin.
Au XVIIe et au début du XVIIIe, le Domaine du Prieuré servit ainsi de source de rente et de résidence confortable à deux abbés célèbres en leurs temps car tous les deux furent successivement précepteurs des enfants royaux et Monseigneur le Comte d’Orléans, les récompensa pour leur dévouement. Ils furent élus à l’Académie Française : l’Abbé Louis de Courcillon de Dangeau (1643-1723), fut nommé Prieur de Gournay-sur-Marne en 1662. L’éminent grammairien passa le relais de la « commende » en 1721 à son protégé, l’Abbé Pierre Joseph Alary (1689-1770), un intellectuel de son siècle, qui s’y entendait spécialement en choses géopolitiques et y avait formé Louis XV après lui avoir appris l’écriture.
Mercure Galant du 1er septembre 1680
Éloge d’Alary et Éloge de l’abbé de Dangeau dans Tome III des Œuvres complètes de Jean le Rond d’Alembert
L’abbé Alary était devenu un homme d’influence intriguant avec ses « réunions de l’Entresol » qui finirent par déplaire à la Cour. Replié sur Gournay, il sut embellir le Prieuré.
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Abbé Pierre Joseph Alary (1689-1770) par Claude Pougin de Saint-Aubin en 1723 Archives de l’Académie Française
Plan schématique du Prieuré vers 1750 (en jaune la partie habitable R+1) sous Alary reconstitué par Annick et Étienne Desthuilliers pour la SHNGC
Nord
2° Bien nationalisé en 1789, privatisé en 1791, en 1803 le Château Blanc devint la villégiature des Nast.
« Bien du clergé », le Prieuré fut nationalisé le 02 novembre 1789 et privatisé en 1791. Son inventaire révolutionnaire faisait état de 35 hectares dont environ 7 ha dans un parc comprenant le foncier bâti, des jardins d’agrément, des vergers et des potagers et étang. En 1791, Vigier, un citoyen de la Villeneuve près de Chelles en fit l’acquisition en bloc.
De 1792 à 1803 le bien passa de gré à gré dans les mains de plusieurs spéculateurs, Brochard en 1793, Bergon en 1798, Philippe Rollin en 1901 jusqu’au 18 janvier 1803 où Monsieur et Madame Jean Népomucène Hermann Nast, une famille de riches industriels parisiens de la céramique, à la recherche d’une villégiature, en firent l’acquisition sur adjudication de tous les lots.
L’industriel de la porcelaine Jean Népomucène H. Nast et son épouse Marguerite Lecoutre, étaient déjà propriétaires de la Grande Ferme de l’Abbaye de Chelles achetée le 21.08.1801 à la succession de Jean Louis le Coulteux de la Noroye ainsi que de vastes terres à Chelles acquises en 1802 et 1803. Ils n’eurent de cesse pendant une dizaine d’années de faire faire des travaux dans leurs propriétés et d’y ajouter des terres et des patis par achat ou échange.
Journal de Paris du 18 janvier 1803, adjudication définitive le 29 Nivose an XI.
Un arpent à la perche de 18 pieds à Paris : 3419m2; un arpent à la perche (de Terre) de 20 pieds : 4221m2
Publication volontaire de l’adjudication définitive à l’audience des criées du tribunal de la Seine qui a eu lieu le mercredi 29 Nivose An XI soit le 18.01.1803. Domaine de Gournay-sur-Marne Ces enchères ont été adjugées (sauf surenchère d’au moins le 1/15 ème du prix) définitivement : 1° Premier lot comprenant la Maison de campagne, parc et dépendances sur un terrain de 20 arpents à la perche de 18 pieds (6,7 ha) Estimé 18.450f et adjugé 20.000f, les meubles sont à payer en sus pour la somme fixe de 12.000f 2° Second lot comprenant 9 parcelles d’une contenance totale de 70 arpents de terres (dont 16 attenant au parc) soit 29,5 ha loués pour 6 ou 9 années Estimé 17.150f et adjugé 19.000f Renseignement et plans chez Notaire Hercent étude à Neuilly-sur-Marne Avoué Richomme Cabinet à Paris.Architecte Vaudoyer Cabinet à Paris. |
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Le Journal de Paris du 29 Nivose An XI |
Le Journal de Paris du 18 janvier 1803 |
Carte du Prieuré de Gournay du temps de Jean Népomucène H. Nast
Source : gallica.bnf.fr État-Major 1818-1824
Étrangement la petite chapelle du Prieuré n’apparait déjà plus.
La partie nord-est du bâtiment du Prieuré qui était la partie résidentielle du prieur commendataire fut modernisée sous le nom de Château Blanc, (blanc comme ses pierres de tailles et son crépi de chaux) et devint la villégiature de Jean N.H. Nast et Marguerite Nast. Jean Népomucène Hermann Nast devint maire de Gournay de 1808 à 1816, n’habitant pas le Château Rouge, une belle demeure patrimoniale et ses annexes à l’emplacement de l’ancien château seigneurial, acquise en mars 1809. Le tout est donné à bail à un négociant en laine jusqu’en 1817, date du décès de Jean Népomucène Nast. Le château et ses dépendances servent de locaux d’activités et de stockage pour la laine qui est lavée de son suint dans de grands pontons lavoirs amarrés devant le château.
Extrait du cadastre dit napoléonien (environ 1819) Château Blanc https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/Cadastre- napoleonien?commune=033&fichier=ad093ca_2047w_0202_c#top
Par héritage François-Jean Nast obtint le Château Rouge et l’île de Beaubigny, et Henri- Jean Nast reçut le Prieuré ou Château Blanc et ses terres.
Un premier temps les deux fils essayèrent de vendre leurs deux belles propriétés.
Le fils cadet, François Jean Nast se retira de l’affaire de porcelaine Nast, dès 1832. Il tenta dans un premier temps de vendre son Château Rouge et son parc sur l’île de Beaubigny
Le Château Blanc devint la résidence de villégiature de Henri Jean, l’aîné des deux fils, qui ferme l’affaire de porcelaine en 1835, puis vit de ses rentes et plus tard devient agent de change.
L’île de Beaubigny (orthographe en 1819) est entourée par la Marne et le Bras Saint Arnoult.
En En 1844 il essaya de vendre le Chateau Blanc sur un terrain de deux hectares au prix de 25.000fr. sans succés.
Henri Jean Nast était recensé avec sa proche famille au Château Blanc en 1848.
3° La poussive sortie des héritiers de Henri-Jean Nast et les affres des nouveaux propriétaires du prieuré
Après le décès de son épouse, Henri-Jean Nast voulut vendre le Domaine du Prieuré, et son parc soit au total près de sept hectares de gré à gré sans succès de 1855 jusqu’à son décès en 1866.
Le 25 mars 1859 il y eut adjudication au Palais de Justice de Paris au prix de 77.000 fr pour une mise à prix de 60.000 fr mais l’acquéreur ne fut pas en mesure de payer.
Le 17 janvier 1866, Henri-Jean Nast, veuf depuis 1857, non remarié, qui exerçait à présent la profession d’agent de change, décédait au 16, rue d’Aumale à l’âge de 75 ans, avec pour héritiers trois enfants :
Henri Jean Népomucène Hermann Nast (1816-1868) marié à Claire Leroux (1829-1907), sans enfant ;
Jules Cyr Edmond Louis Nast (1819-1866) décédé quelques semaines après son père Henri-Jean, marié à Marie Caroline Hortense Lemoine (1825-1904) dont un fils unique Léon André Louis Nast (1850-1913);
Louise Elisabeth Léonie Nast (1824- 1866) mariée au havrais Jules Masurier (1812- 1888) dont trois enfants Louis Masurier (1851-1875), Berthe Masurier (1853-1933) et Louise-Adèle Masurier (1857-1894)
Le conseil de famille des héritiers de feu Henri-Jean Nast prit la décision de poursuivre la vente du domaine du Prieuré-Château Blanc (pour mémoire sur 6,7 ha) plus environ 15 hectares de terres soit au total environ 21,7 ha (sur les 29 ha inventoriés en 1791) en passant par des enchères pour en activer la vente.
Une vente sur licitation au Palais de Justice à Paris fut donc annoncée par Me Benoist, avoué à Paris, avec une mise à prix de 220.000fr pour le 16 mars 1867.
Plus d’un an après le décès d’Henri-Jean Nast, le partage successoral attribua le Prieuré à son fils aîné Henri Jean Népomucène Herman Nast, le 27 octobre 1868 qui confirma le souhait de vendre le Prieuré, mais à présent en bloc avec toutes ses terres et patis.
Plus tard, une vente sur licitation (par enchères publiques volontaires) fut tentée au prix de 220.000 fr. Elle n’obtint pas de résultat. Deux ans plus tard, une nouvelle vente sur baisse de prix à 200.000 fr ne fit pas mieux.
Finalement la vente n’eut lieu qu’en 1869 au prix de 150.050 fr auxquels s’ajoutèrent les frais et pour 9000 francs environ les meubles de style, et les intérêts courants jusqu’au paiement du prix, ce montant fit l’objet d’une inscription hypothécaire au profit des vendeurs, les indivis Nast, dont l’avoué était toujours Me Benoist de Paris.
Entre temps Jean Népomucène Herman était décédé sans légataire et sans enfant héritier réservataire ; le bien était donc à nouveau en indivision, en pleine propriété pour un tiers entre les héritiers mineurs de son frère décédé Jules Cyr Edmond Nast, et pour un tiers en pleine propriété en indivision entre les héritiers mineurs de sa soeur décédée Louise Elisabeth Nast épouse Masurier et un tiers indivis entre eux en nue- propriété, Mme Leroux, veuve de Jean Népomucène Herman Nast étant usufruitière d’un tiers du Prieuré jusqu’à son décès en 1807 dans l’immeuble familial du Boulevard Haussmann.
L’adjudicataire des 21,7ha du Château Blanc ou Prieuré de Gournay-sur-Marne, Mme Marie Élisabeth Félicie Bourrelly (épouse d’Auguste Prosper Louis Charles, mariée sous le régime de la séparation de biens) avait l’obligation de payer le prix, les frais et les meubles dans les quatre mois de l’adjudication plus les intérêts courants jusqu’à la quittance complète.
Sans capitaux, Mme Bourrelly-Charles s’adressa pour verser le montant restant dû de 162.805 fr à huit prêteurs privés notamment les sieurs Loisel et Cholin et la dame Duchesnes Vve Moreau, tous les trois de Meaux (pour respectivement 42.536 fr, 50.000fr et 16.000 fr) et cinq autres prêteurs privés de Seine et Marne, pour de moindres sommes. Les créanciers en recevant quittance des vendeurs étaient subrogés dans la garantie hypothécaire des héritiers Nast.
Dès le début de 1870, la nouvelle propriétaire Mme Bourrelly-Charles et sa famille occupait une partie du Château Blanc et en louait temporairement des parties meublées. Fin 1869-début 1870, Auguste Prosper Louis Charles créa les statuts d’une entité ad hoc la « Société des terrains du Château Blanc et Prieuré de Gournay-sur- Marne » dont le siège était fixé 24, rue Feydeau à Paris. M. Charles prévoyait de réaliser un lotissement pour belles villégiatures dans le petit parc de 6,7 ha de l’ancien prieuré. Il avait certainement prévu d’y faire faire l’apport par son épouse de son acquisition immobilière du Prieuré pour une valeur d’au moins son prix de revient. M. Charles annonçait aussi, par la presse, la vente prochaine par la nouvelle société des vastes potagers et terrains boisés » soit près de 15ha entre la Marne, et la route à grande circulation de Villemomble à Champs qu’il ne jugeait pas utiles à son lotissement.
Janvier 1870
En septembre 1870, au début de la guerre, par voie de presse, M. Charles proposa au gouvernement d’utiliser le Château Blanc comme hôpital militaire, une offre sans réponse, la défaite de Sedan étant survenue si rapidement.
Des meubles de style furent vendus aux enchères par Mme Bourrelly-Charles dans la perspective annoncée d’une démolition du bâti existant à l’exception de la chapelle datant, disait-on, de Louis VI Le Gros ( 1081-1137). Pendant l’occupation allemande, en 1871, les Wurtembergeois finirent de détruire les meubles. En 1871, à cours de liquidités et pour dégager les terrains à lotir, les Bourrelly-Charles mirent en vente des arbres parfois centenaires mis en grumes, et les arbres des vergers, en fagots.
La guerre figea tous les projets immobiliers de M. et Mme Charles, notamment un montage juridique assez ambitieux consistant à faire porter les terrains par la société ad hoc, qui aurait alors pu vendre des lots après division et/ou lever des fonds propres en espèces pour régler les créanciers.
Le Domaine du Château Blanc ou du Prieuré connu sa première division en 1872, Mme Bourrelly-Charles réussit à vendre le 29 février 1872, à Mme Nail Lafosse qui acquit ainsi une parcelle d’environ de 19.734 m selon levée du 15 mars 1870 du géometre Soyez de Lagny. représentant la partie occidentale des bâtiments du Château Blanc, une partie adossée à l’ouest du bâtiment principal et un second corps de bâtiment à l’ouest, servant de grange et de chenil ainsi que des pelouses et la pièce d’eau vers le pont.
L’acquéreuse Mme Caroline Olivier Veuve Nail Lafosse vint immédiatement y habiter avec les siens. Au premier semestre de 1872, le recensement du Prieuré relevait la présence, d’une part de la famille de Auguste Prosper Louis Charles, chef de ménage propriétaire, de sa femme Marie Élisabeth Félicie Bourrelly de ses deux fils et de son oncle de 70 ans et, d’autre part la famille de Mme Olivier Veuve Nail-Lafosse, ses deux fils, ses quatre filles et un couple d’employés.
Ses créanciers firent saisir le bien de Mme Vve Nail Lafosse. Le 29 juin 1875, il fut remis en vente aux enchères du tribunal de Pontoise le 29 juin 1875 au prix de 20.000f.
Journal_officiel 17.06.1875 Le Droit 06.09.1877
Après deux années supplémentaires à voir des candidats acquéreurs échouer dans le montage d’un financement, le même terrain central de 19.734m2 fut remis en vente par Me Salomé à 5000 fr et adjugé le 25 septembre 1877 au Tribunal de Pontoise au prix de
21.000 fr à M. Jean Alphonse Rabuteau et à son épouse née Denise Prévost.
Mme Bourrelly-Charles restait devoir 134.034 fr à ses créanciers hypothécaires. Elle dut subir la revente du Prieuré déduction faite de la parcelle de 19.734m, cédée à Mme Olivier Vve Nail Lafosse. Les créanciers de Mme Bourrelly, les sieurs Loisel-Heurtier et Cholin-Benoist de Meaux avaient pris pour recouvrir leurs créances Me Benoist sis à Paris et ancien avoué des Nast.
Recensement de 1872 www.geneanet.org/cercles/view/colgnecac62416/781918
Après mise en vente en folle enchère, le 18 novembre 1875, le bien fut adjugé à un certain M. Pierre Auguste Vergez, sis à Levallois, sans profession, au prix de 132.000 fr plus les frais de 2.250fr.
Celui-ci omit de payer dans les quatre mois. En conséquence, une nouvelle folle enchère fut organisée par Me Benoist, à la demande des sieurs Loisel et Cholin, en qualité de créanciers subrogés et le 24 février 1876 il y eu adjudication à Me Benoist mieux disant au prix de 35.500 fr plus les frais de 3050 Fr (confirmé par jugement du 24 Février 1876). Un peu plus tard Me Benoist rendit public qu’il avait été mandataire pour l’acquisition des sieurs Loisel & Cholin indivisiblement. En droit, le jugement d’adjudication évitait à l’adjudicataire de purger les hypothèques, réputées nulles.
Le 29 septembre 1876, les conjoints Loisel-Heurtier et les conjoints Cholin-Benoist ont constitué Monsieur Rustique Loisel, leur mandataire spécial avec tous pouvoirs pour vendre en leur nom la propriété appelée le Château Blanc ou Prieuré de Gournay appartenant aux constituants indivisément à parts égales. Ils indiquaient dans l’acte que Loisel et Cholin avaient acquis conjointement la propriété dite « Le Prieuré ou Château Blanc » sise en la commune de Gournay dans l’intention d’en faire la division et la vente par lots. Louis Alphonse Rabuteau (1825-1894) n’était pas encore cité.
Le 14 novembre 1876 M. Rustique Loisel, établissait un premier cahier des charges du lotissement qu’il déposait en l’étude de Me Coudray, notaire à Chelles. Il avait donc lancé son opération de lotissement « Domaine du Prieuré-Château Blanc » sans détenir encore la totalité de l’ancienne propriété des Nast.
Cependant Rustique Loisel cédait le jour même pour le compte de Loisel & Cholin un lot à Louis Alphonse Rabuteau-Prévost, à qui il confiait préalablement à la gestion du lotissement, la rédaction du cahier des charges et du plan du lotissement première version.
Un incendie « accidentel » détruisit en 1872 la chapelle du douzième siècle du prieuré. Il n’en est resté que quelques morceaux de colonnes et chapiteaux de pierres sculptées dont quelques-unes purent être sauvées par Roger Ballu et plus tard mises en dépôt près de la mairie puis à la villa Marie aux soins de la Société Historique..
Il restait à régler le problème de la parcelle centrale du Prieuré d’une superficie de près de deux hectares que Mme Bourrelly-Charles avait vendue à Mme Olivier Vve Nail Lafosse, laquelle, après s’être installée dans ses murs, fut, elle-aussi, défaillante dans le paiement du prix. Cela dut attendre près de dix-huit ans
Comme exposé ci-dessus, Me Salomé, avoué à Pontoise, organisa la vente aux enchères de cette parcelle de près de 2 hectares, le 16 juin 1875, sans succès au prix de 20.000fr puis après une nouvelle vente sur baisse de prix le 25 septembre 1877 au prix de 5000fr. Entre temps M. Alphonse Rabuteau a sans doute négocié quelques arrangements avec M Charles, époux de Mme Bourrelly.
Le fils aîné, le jeune Vital Nail Lafosse fit de mauvaises affaire et fit faillite.
Rabuteau-Prévost acquit le 11 mai 1875 l’ancienne propriété de Mme Nail Lafosse au prix de 21.000 fr
Près de deux ans plus tard, Alphonse Rabuteau-Prévost rédigea pour la vente par lot de ces deux hectares, un cahier des charges qui était déposé chez Me Coudray, et enregistré le 24 juillet 1879 sans passer le moindre arrangement avec messieurs Loisel et Cholin pour harmoniser leurs projets.
En 1880 M Rabutau acheta à Loisel et Cholin les 5000m de Patis à l’est du domaine du Prieuré que ceux ci avaient échangés le 29 octobre 1878 avec la commune de Gournay contre les terrains et construction donnant sur la future place de l’église pour agrandir la Mairie-Ecole.
Finalement c’est seulement le 14 décembre 1884, qu’un cahier des charges rectificatif du lotissement Loisel fut déposé chez Me Coudray et enregistré le 16 janvier 1885. Il revenait à intégrer le lotissement de deux hectares de M et Mme Rabuteau-Prévost au reste du lotissement Loisel dont le cahier des charges fut à son tour modifié pour intégrer l’origine de propriété de l’ajout de deux hectares.
4° En quoi consistait le Lotissement Loisel
L’emplacement des anciens bâtiments du Prieuré présentait l’avantage d’être à la côte des 40 m d’altitude, non inondable. C’était donc l’emplacement idéal pour densifier des pavillons sur des petits lots de terrain, et au fur et à mesure que l’on s’éloignait du cœur de l’opération il fallait des lots de grandes tailles pour les plus vastes villas, résidences de villégiatures bourgeoises estivales pouvant supporter le coût d’un rez-de-chaussée non habitable et une occupation réduite aux beaux jours.
L’opération du lotissement devait donc commencer par la démolition des bâtiments du Prieuré.
Quelques petits bâtiments annexes probablement des caves et celliers situés à l’ouest du Château Blanc et qui datent des Nast ou même probablement d’avant la révolution échappèrent aussi à la destruction immédiate. Certains se reconnaissent à leur faible hauteur et à des colombages en bois remplis de torchis, parfois crépis et l’absence de meulière.
Résumé du cahier des charges du lotissement de 1876
La propriété aura quatre entrées au moins :
- Par l’avenue datant des premiers Nast qui aboutit sur la « promenade publique » (note 8) de la commune de Gournay où se trouve la vieille mairie école : elle se nommera « av. Rabuteau » (note 9) et se prolongera jusqu’au Rond-Point. Sa largeur passera à 10 mètres avec 5 mètres de chaussée et 2,5 mètres de trottoirs plantés d’arbres d’alignement de chaque côté.
- Par l’avenue nouvellement créée qui descend du Rond-Point vers la Marne et aboutit au quai à une distance de 110 mètres de la propriété appartenant aux Nail-Lafosse : elle s’appellera « av de la Marne » (note 10)
- Par une avenue de l’Est à ouvrir ultérieurement, parallèlement à l’avenue de la Marne, pour aboutir d’une part au quai et d’autre part sur l’avenue du Parc ci- après décrite. Elle sera prolongée, si les vendeurs le jugent convenable vers le midi et rencontrera une autre voie, l’avenue du Midi orientée est-ouest, allant à travers les potagers jusqu’à la route départementale 51
- La quatrième entrée donnera accès sur la route départementale 51 sur un point provisoirement fixé à la grille ouvrant sur la rue du village dite « rue vivienne » qui conduit de la route vers la place du village. La voie qui s’achèverait à l’av. Rabuteau prendrait le nom de rue du village. Cette voie pourrait être remplacée par une autre voie qui conviendrait aux vendeurs pour aboutir sur la route départementale.
Note 8: une voie départementale allant vers le pont et une double allées plantées d’arbres constituait la promenade de Gournay entre le péage du pont et la mairie-école.
Note 9: Depuis les années 20, renommée av. Eugène Carrière.
Note 10 : Elle devient avenue Faustin Besson après le décès du peintre et conseiller municipal.
En outre :
- L’avenue du Parc partira du Rond-Point et rejoindra l’avenue de l’Est.
- L’avenue Loisel partira de l’avenue de l’Est à 63 mètres du quai et rejoindra l’avenue de la Marne à 63 mètres du quai.
En option, les vendeurs se réservent donc la possibilité d’ouvrir :
- Une avenue du Midi sur la route départementale 51 dans le second potager pour rejoindre le prolongement de l’avenue de l’Est ( future avenue Roger Ballu).
- L’avenue de Champs qui prolongera l’avenue de la Marne entre le Rond-Point et l’avenue du Midi (elle ne se fera pas)
- L’Avenue du Potager (future avenue Nast) qui partira du Rond-Point pour aboutir sur la route départementale 51 au point où y débouche déjà la rue Vivienne (future rue Émile Boisseau).
Acte d’échange de terrains entre la commune de Gournay et les lotisseurs Loisel & Cholin : Résumé
Le 29 octobre 1878, la Commune représentée par son maire, M. Gustave Nast d’une part et les M.et Mme Loisel-Heurtier et M.et Mme Cholin-Benoist représentés par M. Prosper Loisel procédent à un échange de biens avec soulte.
Des lots situés sur l’ouest du lotissement du sieur Loisel, donnant sur l’ancienne Promenade du Village, la rue nouvelle et la rue Vivienne, et dont deux lots sont riverains de la Mairie (ancienne) sont abandonnés à la commune en échange d’un terrain de 5.583m de Patis en bord de Marne à l’est de la propriété Loisel-Cholin et d’une soulte . Des conditions particulières P 25 stipulent que
Loisel et Cholin s’obligent à acquérir à raison de 50 centimes le mètre carré et M. Nast oblige la commune à céder à Loisel et Cholin le chemin de halage longeant la propriété Loisel et Cholin dans un délais de trois ans après les autorisations administratives (aucune superficie n’est spécifiée).
L’arrêté de la sous-préfecture de Pontoise autorisant la transaction précise que les conseils municipaux du 10 février et 8 avril 1877 ont approuvé
1° Les acquisitions par la commune de diverses parcelles de M. Loisel et Cholin pour la régularisation de la place de l’église et l’agrandissement de la mairie
2° L’aliénation de 5.883m du patis communal
Selon l’enquête de la sous- préfecture de Pontoise la soulte de 589fr correspond à la valeur des matériaux des murs mitoyens des parcelles cédées
Le géomètre expert Soyez, (basé à Champs) mandaté par la commune sur son terrain au lieu-dit Le Patis a compté 11.373m dont 2.385m de chemin de Halage et 8.981 m de terres cultivables. La portion à céder dans les terres cultivables de 5583m à raison de 3000 fr l’hectare vaut donc 1775 fr (Il n’y a pas l’expertise des lots cédés à la commune qu’a certainement consultée la sous- préfecture).
Dernier plan du lotissement de 1896, dénominations et caractéristiques des voies soumis au conseil municipal du 09 Septembre 1896 par Roger Ballu.
Il y a quelques différences entre le cahier des charges Loisel Rabuteau de 1876 et le plan soumis le 9 septembre 1896 au conseil municipal.
L’Avenue Rabuteau (av. Èugène Carrière) sera dotée d’une chaussée de 5 mètres et de 2,5 mètres de trottoir de chaque côté, plantée d’arbres10 (pour mémoire ce sont des tlleuls du temps des Nast sur la parGe est). Elle serait d’une longueur totale de 325 mètres depuis la place de l’Église jusqu’au nouveau Rond-Point d’un diamètre de 70 mètres y compris les trottoirs, où elle croiserait à 90° la nouvelle avenue de la Marne également dotée d’une chaussée de 5 mètres et 2,5 mètres de trottoir de chaque côté et dans son prolongement vers l’est, serait créée la nouvelle avenue du Parc dotée d’une chaussée de 5 mètres et 2,5 mètres de trottoir de chaque côté, celle- ci d’une longueur de 172 m irait jusqu’à une nouvelle avenue dans l’axe nord-sud à créer perpendiculairement nommée « avenue du Bas Pays » (note 12) du quai du Château Blanc(note 13) (et au Sud perpendiculaire à une nouvelle voie nommée avec beaucoup d’imagination avenue du Midi (devenant Avenue Roger Ballu après la mort du Maire en 1908). Celle-ci desservirait l’existante petite rue des carrières (Ave Roger Ballu), qui rejoindrait l’existante route départementale reliant Villemomble à Coulommiers via le Pont de Gournay.
L’avenue Rabuteau suit un tracé parallèle ou identique au tracé de l’avenue qui historiquement reliait le prieuré à l’église paroissiale Saint Arnoult.
L’avenue de la Marne devint l’avenue Faustin Besson vers 1910 en hommage à l’ancien conseiller municipal, artiste peintre et décorateur des palais de Napoléon Iii et d’hôtels particuliers.
Partant de la route départementale à hauteur de la rue des Carrières, une nouvelle Avenue du Potager (Avenue Nast) traverserait d’anciens potagers du Prieuré pour rejoindre à 150 m vers le nord la nouvelle avenue Rabuteau.
Le nouvel axe nord-sud, l’av. de la Marne est devenue l’av. Faustin Besson vers 1896, il partait de l’av. du Midi (av. Roger Ballu en 1909) coupait à angle droit à son tiers oriental l’av. Rabuteau et rejoignait la Marne.
Partant de l’Av. du Bas Pays, à environ 63 mètres du quai de Marne, et parallèlement, était créée une av. Loisel dotée d’une chaussée de 5 mètres et de 2,5 mètres de trottoir de chaque côté, d’une longueur de 325 mètres. L’av. Loisel est vite devenue l’av. du Prieuré.
Après le décès d’Ernest Pécheux, maire, en 1925, la moitié ouest de l’avenue du Prieuré jusqu’à l’avenue Faustin Besson soit sur environ 160 m fut baptisée « rue Eugène Pécheux », et le restant (environ 160 m) de l’ancienne avenue Loisel est actuellement nommée « rue du Prieuré ».
Nommée en 1876, av. de l’Est, devenue en 1896 l’av. du Bas Pays, la voie est nommée Claude Lebret après 1948
Le quai du Château Blanc est devenu en 1900 Promenade des Patis jusqu’en 1943 puis pendant le régime de Vichy, il s’est appelé Promenade Philippe Pétain comme indique sur le plan topographique de 1943 de la commune, puis par rature de Philippe Pétain il devient Promenade André Ballu en 1944.
Plan des rues et avenues du Château Blanc (ancien prieuré) approuvé par le conseil municipal du 9 septembre 1896
Cahier des Charges du lotissement
Le premier cahier des charges Loisel du lotissement est daté du 14 novembre 1876 et déposé chez Me Coudray, notaire à Chelles afin de servir notamment de règlement interne à la copropriété.
Progression du lotissement Formalités
14 novembre 1776 : dépôt du cahier des charges initial du lotissement Loisel. 03 avril 1879 : Plan rectificatif
24 juillet 1879 : Cahier des charges du lotissement Rabuteau (sur 2 hectares ex Nail- Lafosse)
22 septembre 1884 : Fusion des lotissements Loisel et Rabuteau.
18 avril 1895 : Rectificatif, le cahier des charges Loisel prend le nom de Rabuteau. La propriété de M. Rabuteau (ex Nail Lafosse) représentant 16 lots de 1000m était alors mentionnée dans les origines de propriété.
09 septembre 1896 : principe de municipalisation du quartier approuvé par le conseil municipal sous la présidence de Roger Ballu. (Approuvé en 1900 par le sous préfet)
Commercialisation du foncier
Le Lotissement enregistre ses premières préventes avant 1880 et en 1896 pratiquement 84% du foncier en superficie est vendu ou sous promesse.
Fin 1896, 28 lots avaient été vendus ou réservés selon le plan des rues et avenues du Château Blanc ce qui représentait environ 170.000m2 de foncier.
En Septembre 1896, seulement treize lots lots restaient à vendre représentant environ 32.000m2 de foncier
La Voierie
L’avenue du Potager (avenue Nast) et l’avenue Rabuteau (Av. Eugène Carrière) sont aménagées en premier en 1872.
Les constructions
Les premières constructions ont été réalisées avant 1880 entre la rue du Potager (rue Nast) et la rue Vivienne et entre la rue Rabuteau (n° pairs) et la rue Vivienne.
En 1890, l’urbanisaGon de la rue du Potager était terminée et toutes les voies du lotissement avaient au moins deux ou trois immeubles achevés.
La construction de la « maison de maître » de Mlle Cécile Bel sur le bord de Marne (quai du Château Blanc) fut probablement réalisée vers 1890 ainsi que la grande demeure un peu plus rustique, à l’entrée de l’avenue du Potager le long de la route à Grande CirculaGon n°104.
C’est sans doute en 1883 que fut construite la grande maison du 3, avenue du Prieuré que M. Reboul architecte, conseiller municipal puis maire modéré de Gournay en 1885 va acquérir pour sa famille nombreuse sans en avoir fait les plans (future villa Marié du nom de son propriétaire de 1926 à 1952).
En 1895, Frédéric Bertrand architecte à Gournay et Paris, réalisa ses premiers pavillons et ses premières villas. Il en réalisa probablement une bonne douzaine entre 1890 et 1905
En 1896, environs 85% des parcelles s’étaient déjà vendus quand le lotisseur présentait le plan de la voierie que les propriétaires comptaient bien voir municipaliser sous l’égide de Roger Ballu le nouveau maire.
La propriété de la Sauleraie dém et Mme Roger Ballu sur la rue du Midi (future av. Roger Ballu) fut aménagée à partir de 1902 et fut terminée en 1905, on peut dire que c’était une co-conception Fréderic Bertrand- Roger Ballu.
5° Qui étaient les protagonistes du Lotissement LOISEL (ancien domaine du Chateau Blanc du Prieuré)
1° Louis Alphonse Rabuteau (1825-1894)
L’artère principale du lotissement partant à l’ouest, de la place de la Mairie fut nommée l’Avenue Rabuteau jusque dans les années 20 où elle devint Avenue Eugène Carrière (1849-1906)
En 1876, les nouveaux propriétaires du Domaine du Chateau Blanc en la commune de Gournay, M. Rustique Loisel et M. Constant Cholin se sont adressés le 14 novembre à M Adolphe Rabuteau à l’effet, en premier lieu de faire dresser le plan de lotissement et le cahier des charges, clauses et conditions auxquelles la vente (des lots) aurait lieu.
Alphonse Jean Rabuteau était un industriel brossier sis à Paris IV. Il était présent dans l’almanach de Didot & Bottin dès 1862 : Fabricant de Pinceaux et Brosses, 44 rue Vieille du Temple. Présent à l’exposition internationale de Paris de 1878, Il exposa dans la catégorie Pinceaux et Brosses pour le Bâtiment et il reçut la médaille d’argent pour ses pinceaux (probablement plus pour le marché du bâtiment que pour les artistes)
Il était riche et philanthrope, et fut nommé du 01/10/1884 à 1892, administrateur du bureau de bienfaisance de Paris 4e.
Alphonse Rabuteau était à l’aise dans les relations avec les collectivités locales, il fut lui- même conseiller municipal du Raincy et il avait quelques relations. Il existe un dossier LH 3252 de proposition d’Alphonse Rabuteau pour le grade de Chevalier de la Légion d’Honneur aux Archives Nationales LH 1865-1930.
Alphonse Jean Rabuteau était né le 16/04/1826 à Paris où il est décédé le 03.10.1894 (caveau au cimetière de Montmartre). Il était le fils de Jean Rabuteau et de Jeanne Juvenelle.Il épousa en l’église Saint Laurent à Paris le 18/12/1853, Mlle Denise Françoise Sophie Prévost ((1825 – 30.03.1898). Un de ses neveux Julien Alphonse Rabuteau fut dessinateur et artiste-peintre, né le 07/07/1866, ce fils de Félix Arthur Amédée Rabuteau et Caroline Félicie Royer à Paris, sis 10 rue du Chateau d’Eau, épousa Blanche Louise Augustine Paret en 1890.
Alphonse Rabuteau ne vécut pas la finalisation du lotissement puisqu’il est décédé en 1894, sans enfant réservataire, sa veuve née Denise Françoise Sophie Prevost a pris sa suite et a désigné Jean Henri Quédés, caissier du notaire Me de Barbe de Chelles comme son mandataire en date du 17.04.1895 alors que le plan de la voierie du lotissement n’a été agréé par la conseil municipal de Gournay-sur-Marne que le 9 septembre 1896 sous le mandat de Roger Ballu.
Auparavant de nombreuses villas ou pavillons avaient déjà été construits sur des lots que commercialisés dès 1880 pour le compte de l’indivision Loisel-Cholin. Rabuteau fut beaucoup moins rapide dans la commercialisation des lots issus de ses deux hectares.
2° Rustique Loisel (1816-1899)
M Rustique Loisel-Heurtier est co-propriétaire indivis du domaine avec M Cholin- Benoist. Le lotissement porte son nom Loisel lors du dépôt du cahier des charges de lotissement chez Maitre Coudray, notaire à Chelles le 14 novembre 1876 ainsi que lors du dépôt d’un plan rectificatif le 3 avril 1879, et lors d’un nouveau plan rectificatif le 18 Avril 1895. Rustique Loisel est chef de file désigné des propriétaires indivis Loisel- Heurtier et Chaulin-Benoist; il a tous pouvoirs de ce dernier et c’est lui qui, réaliste, choisit Alphonse Jean Rabuteau, propriétaire des deux hectares du noyau central du prieuré pour gérer le projet du lotissement.
Le cahier des charges du lotissement fut rédigé par Alphonse Jean Rabuteau et déposé par Loisel en 1876 chez Me Coudray, notaire à Chelles, apparemment sans le concours d’un géomètre, mais sur les indications suffisamment précises de Rustique Loisel. C’est ce plan Loisel-Rabuteau qui fut présenté légèrement modifié (20 ans plus tard) avec avis favorable par Roger Ballu Maire au conseil municipal du 09 septembre 1896 qui l’approuva. Une avenue Loisel est dessinée sur le plan du lotissement à l’emplacement de la future rue du Prieuré rebaptisée en partie ouest « Rue Ernest Pécheux » (Paul Ernest Pécheux qui y habita à partir de 1902 fut maire de Gournay après Roger Ballu en 1908 et jusqu’à son décès début 1925.
Rustique Loisel-Heurtier |
Louis Joseph Rayer-Loisel son gendre14 |
Rustique Loisel est né le 21.02.1816 à Germigny-sous-Coulombs, Seine et Marne, fils de Charles Loisel (1792-1862) cultivateur et de Marie Julienne Sophie Vincent (1793-1875), il est décédé à Meaux le 20.04.1899 à l’âge de 83 ans.
Il fut Huissier de Justice à Meaux puis un rentier très actif.
https://www.geneanet.org/media/public/louis-joseph-rayer-banquier-pt-du-trib-de-com-de-9508547
Il avait épousé Louise Françoise Adrien, le 30.10.1844 à Ocquerre, Meaux, décédée dans l’année. Veuf, sans enfant, il épousa, en secondes noces, Mlle Élise Sophie Heurlier en 1845 à Ocquerre dont il eut une fille Marie Octavie Loisel (1846 Meaux-1919 Meaux). Sa fille unique épousa le 05.05.1865 à Meaux,15 M. Louis Joseph Rayer, (1837-1911) veuf de Marie Joséphine Laporte en 1854. Rayer, ancien huissier, était devenu banquier à Meaux. Il fut Président du Tribunal de Commerce de Meaux de 1898 à 1902. Il avait créé, au début des années 90, la banque Rayer-Loisel, sise Cours Raoult, 15 à Meaux.
Dont quatre enfants.
En 1870, Rustique Loisel-Heurlier, huissier retraité était « receveur de rentes », ou rentier, ce qui était souvent un travail à plein temps à l’époque.
Il demeurait 27, rue du Tan à Meaux en 1870, puis 34, rue du Faron. La veuve de Rustique Loisel est décédée quelques mois après lui, le 4 juillet 1899, à l’âge de 74 ans.
3° Henri Constant Cholin-Benoist (1825-1893)
Comme son père, Henri Constant Cholin exerçait la profession de marchand de vaches, « marchand de bestiaux », et demeurait au faubourg Cornillon à Meaux.
Il était né à Quincy-Sigy, Seine et Marne en 1825 de Claude Théodore Cholin et de Marguerite Lombardin, vigneronne à Sigy. Il est décédé à 68 ans à l’hôpital, boulevard d’Ornano à Paris 18e le 22.11.1893.
Il avait épousé le 15.07.1846, à Quincy-Voisins, Mlle Rosalie Benoist née en 1924 à Fublaines décédée en 1903, toujours propriétaire à Meaux, dont il n’eut que Félix Henry Cholin le 08.08.1851 qui est décédé en 1854 à Meaux.
Il semble que les Cholin-Benoist n’avaient pas de descendant direct vivant à leurs décès. Il y avait peut-être un lien entre Rosalie Benoist et l’avoué Benoist de Paris.
Plus tard un avoué nommé Benoist, dont le cabinet était alors à Meaux, intervient dans les affaires du lotissement.
Monsieur Rustique Loisel et Monsieur Henri Constant Cholin ont fourni en 1869 des fonds à Mme Bourrillon-Charles pour l’acquisition du domaine du Château Blanc ou Prieuré de Gournay-sur-Marne, propriété des ayant-droits d’Henri Jean Népomucène Nast lors de la vente organisée par Me Benoist avoué à Paris.
Le rôle de l’avoué Benoist dans l’acquisition par Loisel & Cholin (conjointement et indivisément moitié moitié) du domaine le 24.02.1876 au prix de 35.000 francs a été déterminant. Compte tenu du prix des frais d’adjudications et des sommes prêtées à Mme Bourrelly-Charles et désormais irrécouvrables, et des frais de justice cette acquisition aura coûté environ 135.000 fr hors frais financiers à Loisel et Cholin.
Monsieur Cholin a immédiatement donné tous pouvoirs à M Loisel à l’effet de vendre, échanger, en tout ou partie le Château Blanc au Prieuré de Gournay-sur-Marne y compris par lotissement.
https://www.geneanet.org/releves-collaboratifs/view/95773/4649
6° Les premiers acquéreurs du Lotissement
- Cécile Joséphine Bel, (28.10.1842 Cahors – 17.06.1925 Paris XVI) compagne de Archibald Josias Broad, (02.12.1831 Kilkhampton – 19.06.1907 Paris XVI)
Cécile Bel est déjà propriétaire en bord de Marne en 1896. À l’époque le lotisseur appelait la future promenade des PaGs le « Quai du Château Blanc » et c’est ce qui explique la légende de la carte postale.
Légende de la carte postale : « Au Château Blanc »
Cécile Joséphine Bel est la fille de Joseph Bel, un cadre des impôts du Cantal, montée à Paris. Certains lui prêtaient un début de carrière artistique parisienne. Mais il y avait plus d’une Bel à Paris. Déclara-t-elle avoir été modiste ? Une modiste aurait pu rencontrer un industriel du textile quand celui-ci travaillait dans le Sentier.
Aux beaux jours, elle vivait dans sa très grande propriété avec comme invités souvent sa soeur, parfois sa mère, avec des neveux ou des nièces. Des domestiques étaient présents à l’année. Pourquoi une si grande maison pour une demoiselle. En fait Archibald Josias Broad, un ami britannique de la rue des Jeuneurs qui était en train de monter une grosse manufacture textile à Saint Quentin lui aurait promis de l’épouser quand il aurait revendu grassement cette affaire. D’autres disent qu’il lui aurait offert cette superbe maison de maître-sse qui existait déjà sur ce terrain de plus d’un hectare avec, à l’époque, plus de 160 mètres de façade sur le quai du Château Blanc (Promenade des Pâtis, future promenade André Ballu), et sur l’avenue Loisel (Avenue du Prieuré), entre l’avenue de la Marne (future rue Faustin Besson) et le Boulevard du Bas-Pays (future Boulevard Claude Lebret).
Après eux, le terrain sera réduit d’un tiers par division successives. La date et l’origine de la construction de cette belle demeure reste à préciser.
Leur mariage fut célébré à Gournay-sur-Marne le 18.07.1898.. Le mois suivant le 25.08.1898, Archibald Broad était témoin du mariage devant Roger Ballu d’une nièce Cécile Augustine Bel qui était domiciliée chez sa tante à Gournay. Cécile-Joséphine et Archibald Broad y étaient encore recensés ensemble en 1901 et en 1906.
Cécile Joséphine y était seule en 1911, Archibald Broad étant décédé en 1907 à 74 ans. Mme Cécile Bel Veuve Broad est décédée en 1925 à 65 ans, comme lui, à leur domicile parisien du 85, avenue Kléber, sans héritiers directs.
Les deux mariage Bel à Gournay h@ps://www.geneanet.org/registres/view/1687819/63 et h@ps://www.geneanet.org/registres/view/1687819/67
https://www.geneanet.org/cercles/ancestry/view/colgnecac62416/I1878320/416
Famille Reboul-Besson
- Aubert Clément Jules Reboul (30.08.1846 Paris – 07.12.1910 Paris) Architecte et son épouse
- Juliece Marie Faustine Besson (05.01.1853 Paris – 18.05.1912 Paris)
3 rue du Prieuré (Ernest Pécheux en 1925) (actuellement Villa Marie) La construction date probablement de 1880
Depuis sa créa0on vers 1880, la villa a été remaniée plusieurs fois, notamment en 1925 par Amédée Marie puis en 1947 par la commune de Gournay. Photo récente 93
Au recensement de 1886, outre Jules Reboul et Faustine Besson son épouse, il y a dans cette famille, 5 enfants âgés de 12 à 20 ans, une cuisinière, une femme de chambre, une institutrice et un couple de jardiniers.
Ils y sont à nouveau recensés en 1896.
Les Reboul-Besson habitèrent plus de dix ans la villa qui ne sera appelée Villa Marie qu’après 1950.
Ils bénéficiaient d’un terrain d’environ 5500 m2 bordé au Nord par les Patis (nommé quai du Château Blanc puis Promenade des Patis et finalement Promenade André Ballu en 1932) et bordé à l’est par l’avenue de la Marne, au sud par l’avenue Loisel qui va vite s’appeler « rue du Prieuré » (aujourd’hui c’est la rue Ernest Pécheux dans cette partie ouest. La villa est bordée à l’ouest par le lot de 3050m environ acheté par Paul Ernest Pécheux, propriétaire à Paris, , peintre décorateur, un lot où il fit construire pour lui la villa Les Pervenches vers 1890.
Jules Reboul © Académie d’Architecture |
Son beau-père Faustin Besson archives de la Légion d’Honneur |
Aubert Clément Jules Reboul (18) était architecte et neveu d’architectes très réputés, c’était le fils de Jacques François Charles Reboul négociant parisien d’une lignée protestante vaudoise et de Adeline Aimée Suzanne Parent, fille, soeur, nièce et petite fille d’architectes illustres de la lignée « Parent ». Son oncle Henri Parent a réalisé une multitude de bâtiments, châteaux et hôtels de ville néo-gothiques.
En 1873, le jeune architecte Jules Reboul fut le secrétaire du Concours pour la Reconstruction de l’Hôtel de Ville de Paris, chargé de sélectionner le jury. Coïncidence c’est le nom de Théodore Ballu (ancien prix de Rome) qui « sortit du chapeau » du concours.
https://www.societe-emulation-jura.fr/wp-content/uploads/2021/10/architectes-Jura-XIXe-2021.10.07.pdf
Retronews : in Le XIXe siècle numéro du 30 janvier 1873
En 1874, Jules Reboul avait épousé Juliette Marie Faustine Besson dont le père était Faustin Besson (1821-1882)20, un peintre classique qui fut le décorateur atitré des fresques des palais de Napoléon III. Il collabora aussi à de nombreux hôtels et palais particuliers parisiens (jusqu’à l’hôtel Potocki en 1882 dont Jules Reboul était le maitre d’œuvre principal). Ce n’est donc pas un hasard si dans le lotissement des sieurs Loisel et Rabuteau, l’avenue de la Marne et l’avenue des Champs, axe nord-sud de part et d’autre du Rond-Point du Prieuré sont devenues l’Avenue Faustin Besson.
Jules Reboul a apporté une remarquable contribution du style classique français au patrimoine post-haussmannien de Paris : il réalisa notamment en 1882, l’hôtel particulier du comte Potocki, sis 27, avenue de Friedland (aujourd’hui le siège de la CCIP- Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris-île de France) et le Musée Jacquemart- André, sis 158 boulevard Haussmann commencé par son oncle et maître aux B.A. l’architecte Henri Parent.
Politique locale : Maire de Gournay-Sur-Marne de février 1888 à avril 1895.
Le Petit Moniteur du 28.02.1888 écrivait : « M. Reboul récemment élu au Conseil Municipal de Gournay-sur-Marne a été nommé maire de la ville après la démission surprise d’Amédée Poncelet » (élu depuis 1884). Le Petit Moniteur Universel du 29/02/1888 plus explicite écrivit quant à lui : Gournay, M. Reboul, modéré, récemment élu au conseil municipal, a été nommé maire de Gournay en remplacement de M Poncelet, radical, démissionnaire.
Reboul aidait ainsi son ami Roger Ballu à mettre hors-jeu simultanément son beau-père Gustave Nast et leur opposant de toujours le radical Poncelet.
Et plus tard, le Petit Pontoisien du 23.03.1895 : « on nous informe que Monsieur Reboul Architecte vient de donner sa démission de maire de la commune de Gournay-sur- Marne ». Reboul laissait élégamment sa place au conseiller d’arrondissement Ballu.
Le Petit Pontoisien du 16.04.1895 disait : M. Roger Ballu, conseiller général de S&O, a été élu maire de Gournay-sur-Marne le 07.04.1895. Il remplace M. Reboul qui avait donné sa démission en cours de mandat.
(Nota en 1896, il n’y a que 60 inscrits sur la liste électorale de Gournay)
La maison des Reboul est mise en vente par licitation en 1898 au prix de 41.000 fr au tribunal de Pontoise le 17 octobre 1898 et à nouveau chez Me de Barbe notaire à Chelles en 1901. L’annonce de Me de Barbe précise bizarrement que la propriété a coûté près de 240.000 fr ce qui semble exorbitant quand on connait l’immeuble.
20 Retronews : in La Presse du 27 mars 1882, article nécrologique sur Faustin Besson se terminant par « Cet artiste regretté laisse une fille mariée à M. Jules Reboul, architecte de grand talent.
Les Reboul ne sont plus là au recensement de 1901. L’immeuble semble inoccupé. Puis en 1903 et 1904, M et Mme Phylo demeurant Domaine du Pates passent plusieurs annonces à cette adresse dans le mensuel l’Acclimatation des animaux et des plantes. En 1905 idem pour Mme de Bossoreille dans le mensuel l’Acclimatation des animaux et des plantes du 17/08/1905. En 1906, un inspecteur des assurances l’Aigle y est recensé avec sa famille.
En 1914, vente par la succession de Grandière Jean Hyppolyte (décédé en 1911) demeurant 12 avenue des Tilleuls Paris nu-propriétaire; Mme Cadau Marie est alors usufruitière (âgée alors de 54 ans)
1919 Messieurs Smilder Auguste et Caretie Eugène Paul (investisseurs probablement) sis 71, rue de Maubeuge Paris sont nu-propriétaires. Les deux hommes d’affaire qui devaient être en société de personnes, se séparaient judiciairement puisque le 07/07/1921 la nue- propriété du « Domaine de Patis » sise au N°3 Rue du Prieuré était mise en vente sur saisie immobilière, l’annonce précisant que l’usufruitière était née le 4 mai 1840, (et donc était alors âgée de 81 ans).
www.retronews.fr/journal/le-maXn/28-juin-1921/66/148525/4 L’usufruitière est probablement décédée entre 1921 et 1924 car c’était en pleine propriété que M. Jean Marcellin Guillon (1863-1933) entrepreneur de travaux publics domicilié 3 place Clichy à Paris, cédait en 1924 la propriété du Domaine du Patis à M. Amédée Marie, fondateur de la Petite Chaumière, établissement de nuit le plus interlope de Montmartre.
En juillet 1926, après des travaux de transformation, auxquels participèrent certains artistes employés de son restaurant et de son cabaret parisien, l’appellation Domaine du Patis est remplacée par l’enseigne « Hostellerie Castel Mignon ». M. Marie ne cachait pas son jeu.
Les cinq grandes chambres avec salles de bains ont des décorations originales et thématiques d’un certain raffinement comme dans les grandes maisons closes parisiennes.
Le Castel Mignon ferma définitivement au décès d’Amédée Marie en 1939.
Selon Françis Carco, cité par J.M. Barféty, le poète client de la Petite Chaumière, est un habitué et un prescripteur du Castel Mignon.
Présentation, notes et histoire de La Petite Chaumière (1921-1939) par Jean-Marc Barféty in Adonis Bar 1928 Maurice Duplay, Cahier Ques0on de Genre n°109 édition GKC 2ème Trimestre 2023.
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- Paul Ernest Pécheux, (16.06.1841 Le Thours 08 – 08.01.1925 Gournay-sur- Marne), peintre décorateur
Propriétaire â Paris, conseiller municipal, adjoint au maire de Roger Ballu à qui il succédait à sa mort en 1908 jusqu’à son décès à 83 ans début 1925.
Propriétaire avant 1896 au moins de deux lots
- Sur le Quai du Château Blanc devenu Promenade des Patis (Promenade André Ballu en 1932) : un lot de 1600m2 environ réparti entre la villa les Iris en façade et une réserve foncière en arrière
- Avenue Loisel (Av.du Prieuré) dans la portion ouest (devenue rue Ernest Pécheux vers 1926) : un lot de 3030m2 environ pour la villa les Pervenches et des dépendances assez anciennes), divisé en deux lots plus tard.
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Paul Ernest Pécheux était un artiste plasticien, mais à Gournay-sur-Marne qui commençait à se lotir de villégiatures bien décorées il vivait plutôt de sa profession de peintre-décorateur.
Pour réaliser la villa Les Iris il choisit comme architecte le jeune Frédéric Bertrand dont le père Eugène avait eu le même métier que Pécheux et habitait au recensement de 1895 chez son gendre Gallot, dessinateur, Avenue Rabuteau (future av. Eugène Carrière)
Villa les Iris
Frédéric Bertrand conçut les plans de la villa Les Iris que Paul Ernest Pécheux fit construire peut-être pour ses enfants ou petits-enfants ou comme investissement, afin de le louer ou de le vendre. Au recensement de 1931, un inspecteur d’assurance y habitait.
Le budget de travaux hors décoraGon de la villa était de 15.000 francs de l’époque. Avec le terrain et la décoration elle a du revenir à 25.000 fr.
La villa est appelée parfois « Villa les Iris » parce que Paul Ernest Pécheux y a peint en façade, sous toiture, sur carreaux de céramique, une fresque de style art-nouveau représentant une scène de bord de rivière avec iris, roseaux, nymphéas, cygnes et grenouilles.
La villa fit le sujet d’un article détaillé en 1905 dans Maisons Modernes, une revue d’architecture dont un des éditeurs Auguste Dupuis, habitait également Gournay-sur- Marne aux beaux jours dans une maison « rustique » rénovée par Frédéric Bertrand rue de la ferme, puis probablement avenue Nast dans le lotissement du Prieuré Château Blanc.
La villa les Pervenches
1, rue du Prieuré (1bis, rue Ernest Pécheux). La demeure familiale d.été de Paul Ernest Pécheux est construite vers 1890, sur un terrain de 3030mètres. Il est probable que le jeune architecte Bertrand s’y est fait un peu la main. Sa patte se reconnaitrait dans les charpentes historiées.
Sa toiture a été modifiée depuis, les combles ayant été aménagées.
Villa « Les Pervenches » vers 1902 Façade Nord
En 1911, Paul Ernest Pécheux qui est veuf, y loge, sa mère, sa tante, une domestique, sa fille unique Jeanne et son mari le professeur Lemoine, (physicien spécialiste des séries) et leurs huit enfants et les deux domestiques des Lemoine dans les annexes, petits bâtiments en face dans la même rue, au n° 2et 4 certains datant probablement du XVIIIème siècle.
Paul Ernest Pécheux portrait pastel par Maurice Louis Monnot coll. part. cité par Marise Rivière dans le Roman de Gournay.
Façade Sud de la Villa Les Pervenches sur l’avenue Ernest Pécheux.
Jules Lemoine gendre de Paul Ernest Pécheux (wikimedia)
Jules Lemoine, E.N.S. et Université de Paris était professeur agrégé en physique, professeur en classes préparatoires à Louis Le Grand, auteur de manuels de physique. Père notamment de Thérèse Lemoine-Lagron ( 23-08-1891 Gournay–30.03.1949 Neuilly- sur-Seine) artiste peintre aquarelliste, spécialiste des bouquets de fleurs en vase.
Menu de mariage signé par Jules Lemoine, aquarelliste amateur à ses heures
M Roger Ballu et Mme Émilie Gabrielle née Nast
Avenue du Midi et Rue des Carrières (Avenue Roger Ballu aujourd’hui)
La Sauleraie était une manoir, voire un petit château installé sur environ sept hectares à l’emplacement des anciens terrains boisés du Domaine du Prieuré, acheté par Jean Nast en 1803 et qui fut cédés aux enchères par la branche Henri-Jean Nast en 1869.
Avant la révolution, il y avait là d’anciens jardins paysagers à la française du Prieuré de Gournay dessinés au XVIIIe par des successeurs d’André Le Nôtre, s’y ajoutaient d’anciens terrains boisés du Prieuré, mis en coupe en 1872 dont les arbres avaient probablement repoussé.
Roger Ballu et son épouse née Emilie Gabrielle Nast descendante de la branche de François-Jean Nast achetèrent plusieurs lots de terrains dans les années 1890.
Roger Ballu participa à la conception de la Sauleraie avec l’architecte Frédéric Bertrand qui était à l’époque à moitié gournaysien à moitié parisien.
La Sauleraie fut construite entre 1902 et 1904 ensuite des fabriques furent parsemées dans le parc jusqu’à la rivière où il y avait un garage à bateaux sous un kiosque.
La Sauleraie était une œuvre artistique mais également moderne techniquement.
Le procédé de béton armé « »Hennebique » fut utilisé par Fredéric Bertrand pour créer la dalle
Roger Ballu (Né le 27 mars 1852 à Paris, mort le 18 mai 1908 à Gournay)
Fils de Théodore Ballu, architecte, prix de Rome, Membre de l’Institut, et frère d’Albert Ballu, architecte et archéologue.
Roger Ballu avait abordé des études de droit mais il suivit une formation artistique dans un établissement dépendant des arts décoratifs. Il fut d’abord employé à 23 ans au cabinet du préfet de la Seine.
Après la nomination de Guillaume son cousin par alliance à la direction des Beaux-Arts, il entra immédiatement à son cabinet et gravit rapidement les échelons. La direction des Beaux Arts au sein du ministère de l’Instruction Publique était une sorte de précurseur de ministère de la Culture.
Il enseigna l’esthétique et l’histoire de l’art à l’école pour jeunes filles des arts décoratifs et à l’École Nationale des Beaux Arts et devient critique d’art, pour plusieurs journaux dont l’illustration, (à l’époque M. De Paepe, le directeur de l’illustraGon habitait Gournay-sur-Marne. Il enseigna également à l’école nationale des Beaux Arts. Il collabora aux journaux pendant une dizaine d’années, en suivant pour eux les salons d’arts plastiques. À ce titre il participa aux jurys des salons de la société des artistes français. et de la société nouvelle des Beaux Arts. Écrivain d’art, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’art plastique et les artistes.
Il fondit et co-présida avec Georges Petit, richissime galériste et marchand d’art la Société des Pastellistes Français en 1888.
Il fut nommé inspecteur général adjoint des beaux-arts, puis à 31 ans en 1884, inspecteur général des beaux arts, chargé par exemple du commissariat artistique du pavillon français à l’exposition universelle de Chicago.
En politique, Roger Ballu fut d’abord élu à 40 ans conseiller municipal de Gournay-sur- Marne en 1892, alors que son beau-père Gustave Nast y siégeait encore.
https://www.lillustra0on.com/B_a107.html
Le 07 avril 1895 il fut nommé Maire de Gournay-sur Marne, à la suite de la démission surprise de Jules Reboul, maire modéré, qui quittait Gournay pour Paris. Il fut réélu maire en 1896, 1900, 1904. Il eut pour adjoint M. Danquigny en 1900 et Ernest Pécheux en 1904.
En août 1895 il fut élu conseiller départemental de la Seine et Oise et il fut réélu au conseil départemental en août 1898. Il fut candidat de la droite pour le siège de Sénateur de Seine et Oise en 1900.
Puis battant de peu le sortant radical, il fut élu en 1902 député24 de Seine et Oise, dans la 2ème circonscription. Suite à l’annulaGon des élections, il fut élu à nouveau et plus confortablement dans la partielle qui s’en suivit. Roger Ballu, député nationaliste était inscrit dans le groupe parlementaire « action libérale ». Il fut député du 10 août 1902 au 31 Mai 1906 et fut élu secrétaire de l’Assemblée. Il ne se représenta pas en 1906.
Il est resté maire jusqu’à son décès le 18 mai 1908 à Gournay.
Il aura profondément marqué la ville pendant ses mandats de maire.
Roger Ballu par Bernard P.A. Bertoley in « Catalogue illustré du Salon SAF de 1904″Gallica
https://www2.assemblee-naXonale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/6050
Façade Ouest de la Sauleraie
Façade Est de la Sauleraie
Façade Sud
Côté sud
Une fabrique vers le nord-est de la Sauleraie Une fabrique de jardin est une construction à vocation ornementale prenant part à une composition paysagère au sein d’un parc ou d’un jardin.
Patrimoine immobilier de M et Mme Roger Ballu Publié dans le Monde illustré du 01.01.1910
- Frédéric Bertrand Architecte DPLG
8 rue Rabuteau (Eugène Carrière) numéro à vérifier
La Villa Le Puits Fleuri
62 promenade des PaRs (Promenade André Ballu)
Architecte Frédéric Bertrand, réalisation autour de 1899
11 rue Claude Lebret
Architecte Frédéric Bertrand, réalisation autour de 1899
12 et 10 rue Ernest Pécheux
Architecte Frédéric Bertrand, réalisation autour de 1899
Au recensement de 1896, l’architecte Frédéric Bertrand, âgé de 26 ans, demeure de manière stable à Gournay chez son beau-frère Lucien Gallot 35 ans, dessinateur qui a épousé Alice Bertrand 32 ans. Les Gallot ont alors deux enfants et logent aussi les parents Eugène et Elisabeth Bertrand. Eugène 65 ans était artiste décorateur. À l’époque Frédéric Bertrand a aussi un cabinet à Paris 10e
Frédéric Eugène Bertrand, ancien élève des Beaux-Arts de Paris et de l’école spéciale d’architecture de Paris, DPLG en 1888 a été également artiste peintre dessinateur et aquarelliste membre de la S.A.F. c’était un architecte de l' »Art Déco » utilisant parfois les ressorts de l’Art Nouveau pour la décoration extérieure de ses bâtiments.
État civil : Naissance à Paris 19e, le 10/05/1869, actée le 11, fils d’Eugène Gustave Bertrand, (1831-1898) artiste-dessinateur et peintre, (à son décès Frédéric Bertrand déclara que la profession paternelle était peintre-décorateur) et de Félicité Elisabeth Verien, modiste, demeurant Rue Rebeval, 63.
Marié le 09/02/1901 à Levallois-Perret à Jeanne Louise Marie Lebassac ( 1877-1957), deux filles 1902 et 1908. Frédéric Bertrand est décédé à Paris 17e, le 12/12/1956, à 86 ans Architecte à Paris 19e (1887-1895), à Paris 10e (1896-1900), à Paris 17e au 156, Boulevard Pereire (1901-1949). Architecte voyer de la ville de Paris 17e en 1900 environ. Il eut plus tard des responsabilités importantes au bureau de la Société Française des Architectes et dans le conseil d’administration de la Caisse Mutuelle d’Assurance des Architectes.
Politique locale
Frédéric Bertrand, aurait été élu en 1895 conseiller municipal de Gournay-sur-Marne. (à vérifier).
Roger Ballu, en tant que maire de Gournay (1895-1908), le choisit comme architecte maître d’œuvre de la commune de Gournay pour la modernisation de l’Église Saint- Arnoult dont le clocher menaçait de s’écrouler et la création du Bureau de la Poste (sur l’actuel rond-point-Place de l’Église). La maîtrise des bureaux de poste est encore municipale dans les petites communes.
Bertrand conçut également une vingtaine de pavillons et de villégiatures à Gournay-sur- Marne.
Ceux qui ont survécu, restent facilement reconnaissables malgré des travaux postérieurs. Leurs points communs sont des toitures à plus de deux pentes, des éléments de charpente historiés, des éléments de décoration extérieurs, des céramiques
Les Iris 20, Promenade André Ballu (anciennement Promenade des Pâtis)
La Pergola 58, Promenade André Ballu
Le Puits Fleuri 62, Promenade André Ballu
Les Violettes Promenade André Ballu pour M. Léonce Brailly4, rue Claude Lebret (anciennement Boulevard du Bas-Pays.
pour M. Touzeau 8, rue claude Lebret
Les Pervenches 1, rue Ernest Pécheux (anciennement Av. Loisel Rue du Prieuré)
pour M. Poux 10, rue Ernest Pécheux
pour M. Poux 12, rue Ernest Pécheux
pour M. M. Monnot Rue Vivienne (future r. Émile boisseau) 12,Av Rabuteau (fut Av. E. Carrière) (à vérifier)
Pour M ……. 8, Av Rabuteau (fut. Av. E. Carrière)
Le n°10, Av Rabuteau (fut E. Carrière)
Le n°14, Av Rabuteau (fut E. Carrière).
Des résidences et villas conçus par Frédéric Bertrand entre 1895 et 1905 ont disparu au fil du temps. En particulier le Château de la Sauleraie inauguré par son propriétaire Roger Ballu en 1905 sur un immense terrain en forme de L dans les anciens terrains paysagers, ou boisés du Prieuré.
Il fut cédé par les héritiers de Roger Ballu et de Gabriele Nast vers 1985, rasé vers 1987 pour la réalisation d’un lotissement nommé SCI de la Sauleraie qui n’a préservé que la grille en fer forgé et peut être une partie du mur aux loups de l’ancien prieuré.
Les Jouanne :
Alphone Émile Jouanne :
Né à Gournay-sur-Marne le 04.06.1854 de Pierre François Justin Jouanne, et de Elise Louise Marguerite Billan, originaires de Chelles.
En 1861 son père Julien Jouanne fut un temps marchand de vin à Gournay.
À 17 ans, en 1872, Alphone est jardinier, une des professions avec horticulteur et ouvrier agricole, les plus courantes alors dans la commune de Gournay. Il épouse en 1877 à Chelles, Mlle ClémenGne Breffort, employée à la Vermicellerie de Chelles.
En 1891, à 36 ans, Alphone Émile Jouanne est horticulteur à Gournay.
À 46, ans au recensement de 1901, résident avenue Rabuteau (future avenue Eugène Carrière) avec son épouse Clémentine et leurs deux enfants, il se déclare « gérant de propriétés » pour divers clients.
Nous imaginons que M Alphonse Jouanne fut aussi à la tâche pour son frère Paul Victor (avant 1903) pour l’organisation des salons de la SNBA Société Nationale des Beaux Arts et pour Roger Ballu (avant 1908) pour l’organisation de ses événements artistiques parisiens ou populaires gournaysiens.
En 1907, au décès d’un de ses fils, l’état civil donne à Alphone Émile Jouanne, 52 ans, la qualité de propriétaire.
L’organisation d’événement et de fêtes publiques devient son activité, il a des débuts difficiles mais selon les « archives commerciales » son concordat est homologué le 15.04.1910. Il est veuf en mai 1910.
En 1911, recensé, demeurant avenue de la Marne, (future rue Faustin Besson), probablement au coin de l’avenue Rabuteau, il déclare la profession « d’organisateur d’événements (publics) ».
Le JO, du 09.02.1922 fait état de « Mentions honorables » à Alphonse Jouanne, en tant que trésorier de la Société de Secours Mutuels de Gournay.
La presse locale fait le compte rendu de fêtes de Gournay sous la mandature d’André Ballu parfaitement organisée par Alphonse Jouanne (par exemple les 19 et 20 juin 1926) En 1931, Alphonse Jouanne est recensé Avenue du Rond-Point du Prieuré.
Paul Victor Jouanne (1852-1903)
Né à Gournay-sur-Marne en 1852 de Pierre François Justin Jouanne, et de Elise Louise Marguerite Billan, originaires de Chelles.
Paul V. Jouanne est propriétaire de plusieurs lots selon le plan de la voierie de 1896.
- sur le quai du Château Blanc (Promenade des PaGs)
- Riverain des écoles sur la Départementale 51.
- un lot entre l’avenue Rabuteau et la rue Vivienne
- un second lot entre l’avenue Rabuteau et la rue Vivienne entre Gadot et Cruchet
- sur l’avenue Rabuteau en vis à vis du précédent
La Société Nationale des Beaux-Arts (SNBA) était concurrente de la Société des Artistes Français dès sa création par Théophile Gauthier, éminent critique d’art, en 1862 pour rendre aux artistes leur liberté de création. En 1890, la SNBA fut relancée par des pointures telles que Meissonier, Rodin, Puvis de Chavannes et Carlolus-Duran, elle organisait son salon annuel au Palais du Champs de Mars, 26, avenue de la Bourdonnais. Une de ses originalités : il est le premier grand salon ouvert aux artistes femmes.
Jules Jouanne ( 1857-1918
Jules Jouanne d’abord jardinier à Gournay-sur-Marne, épouse Angelique Queruel de Chelles en 1881 devint bientôt régisseur de villégiatures à Gournay.
Après 1908, il devint le régisseur de la plus grande propriété de villégiature de Gournay, la Sauleraie pour Mme Gabrielle Nast, veuve de Roger Ballu.
Mr Joseph Amédée Léonce Brailly
Villa les Violettes (au coin de la Promenade des Patis et de l’avenue du Bas-Pays).
N’était pas propriétaire dans le plan du lotissement de 1896.
Jardinier puis horticulteur à Gournay-sur-Marne
Lauréat du concours régional du Raincy 1912; Chevalier du Mérite Agricole (JO 18.02.1912)
Il habitait au bord de l’eau et savait nager : le J.O. du 25.12.1902 rapporte une lettre de félicitations du Président Émile Loubet à M Joseph Amédée Léonce Brailly pour avoir sauvé de la noyade le 15 juin 1902 deux jeunes gens.
Léonce Brailly possédait à Gournay-sur-Marne, une belle entreprise d’horticulture qui fut distinguée lors de Concours Régional au Raincy et à Neuilly-sur-Marne où il fut distingué également pour ses Coléus.
Joseph Amédée Brailly était né à Villers-sous-Ailly (Somme) le 19.05.1869, de Louis Pascal Brailly et de Céleste Lourdel. Il s’est marié le 30.08.1894 à 25 ans à Champs sur Marne à Mlle Louise Decoste dont naquirent à la Villa Les Violettes les héritiers suivants :
http://www.salondesbeauxarts.com/histoire-snba/
Madeleine Brailly (1898-1984)
Ernest Brailly (26.11.1900-08.03.1982)
Maurice Brailly 1903,
Robert Brailly 1912.
Joseph Amédée Léonce Brailly, le patriarche est décédé vers 1925 sa maison fut mise en vente l’année suivante.
C’est son fils aîné Ernest Brailly qui laissa le plus de souvenirs à Gournay, il fut conseiller municipal et adjoint au Maire de Gournay-sur-Marne, Ernest Brailly fut jardinier de la Ville de Paris. Ernest Brailly a habité Place Belle Vue, aujourd’hui Place Roosevelt, puis rue des Paquerettes. Ernest Brailly est cité par Mme Rivière P248 du Roman de Gournay au sujet de la plage de Gournay avant « Gournay Plage ».
Le jardinier de Paris a maintenant son espace goudronné, car en son souvenir un petit parking a été baptisé « Espace Ernest Brailly » derrière l’Église Saint-Arnoult.
La famille Charles- Bourrelly
M Auguste Prosper-Louis Charles (1826-Auvers le Hameau-01.07.1901 Paris XVIIe)
et Mme née Marie Élisabeth Félicie Bourrelly (1824 Gardanne-30.09.1889 Gournay-sur-Marne)
Le plan des voies et rues du Château Blanc – Prieuré de 1896 nommait Charles sur trois lots :
- Au rond-point du Prieuré, cédé ensuite à M. Jouanne
- Un lot entre les rues Nast et Vivienne.
- Un lot sur une très grande parcelle d’environ 13.500m au coin de l’avenue du Bas Pays qui fut plus tard acheté par M et Mme Roger Ballu
Avant de s’installer à Gournay-sur-Marne, M. Charles, juriste, était directeur d’un cabinet de contentieux qui eut son adresse Port de Bercy, 10 puis rue de Gallois,16 Paris-Bercy. Le recensement de Gournay-sur-Marne de 1872 montre un Auguste-Prosper-Louis Charles âgé de 46 ans, né à Sablé dans la Sarthe demeurant au Prieuré, avec sa femme, ses deux fils, son père Julien Prosper Charles, rentier, 70 ans, et une domestique.
Dans les années 1880, il habitait en villégiature probablement encore le corps de bâtiment ouest du Château Blanc qui ne sera détruit que pour la réalisation de la rue Rabuteau qui allait prolonger l’avenue bordée d’arbres qui menait de la place de l’église au couvent déjà au 18ème siècle.
Propriétaire également à Paris XVII, ils n’étaient pas recensés à Gournay qui n’était donc qu’un lieu de villégiature et d’investissement spéculatif.
Auguste Prosper Louis Charles était juriste, spécialisé dans les contentieux. Avec le Prieuré, il allait être mis à l’épreuve mais il ne reculait pas devant les difficultés semble-t- il. Il s’était judicieusement marié sous le régime de la séparation des biens à Marie Élisabeth Félicie Bourrelly. C’était donc à dessin que les opérations immobilières du couple étaient faites au nom de Madame bien qu’elles soient orchestrées par son époux.
- Achat aux enchères de l’ancienne propriété des Nast au Prieuré, début 1869
- Emprunts hypothécaires pour 100% du prix, des frais et des intérêts.
- Constitution à Paris d’une « Société des Terrains du Domaine du Château Blanc au Prieuré de Gournay-sur-Marne » pour porter le foncier en cas de succès de la levée de fonds.
- Vente des meubles de style en 1870
- Ventes de grumes et bois en 1871
- Annonce en 1871 de la mise en vente des près et terrains boisés non essentiels
- Vente en 1870 d’un lot de 19.734 m à Mme Nail Laffosse représentant environ 30% du bâti du Prieuré dont la façade ouest du château blanc sur deux niveaux, un corps de bâtiment d’écurie et de bucher, des potagers, des jardins avec pelouses et une mare-étang d’ornement dans le terrain allant jusqu’au pont.
L’ambitieux projet d’ingénierie immobilière, financière et juridique d’Auguste Prosper- Louis Charles échoua complétement du fait de la guerre franco-allemande déclarée le 19 juillet 1870 par Napoléon III.
Passé le moratoire pour cause majeure dû à la guerre, les défauts de paiement de Mme Bourrelly-Charles provoquèrent la saisie pour vente aux enchères de ce qui lui restait du Prieuré des Nast en 1872.
Monsieur et Madame Charles n’avaient pas tout perdu, au contraire, ils avaient vendu avant la guerre une partie du prieuré qui ne leur aura finalement pratiquement rien coûté (sinon en réputation) et après le moratoire de la guerre, à la première défaillance de Mme Nail Lafosse, leur acquéreuse, leur huissier avait saisi et lancé une folle enchère du bien achetée par cette dame.
Par la suite M. Charles a pu échanger des lots avec Messieurs Rabuteau, Loisel et Cholin. Charles se retrouvait en 1896 tout de même propriétaire de plusieurs lots (plutot moins centraux du lotissement).
Liste des autres propriétaires au Chateau Blanc ( ancien Prieuré ) en 1896
M. Blandeau
Propriétaire d’un lot sur l’avenue des Champs et l’avenue du Midi selon le plan de la voierie de 1896.
M Cambay
Propriétaire d’un lot sur Avenue du Midi et Avenue de Champs selon le plan de la voierie de 1896.
M Charlemanne
Propriétaire d’un lot sur l’avenue Rabuteau et la départementale 55 selon le plan de la voierie de 1896. Rue Vivienne. Mis en vente aux enchères 3800fr en 1899.
M Valentin Chevy
Propriétaire d’un grand lot sur le Quai du Château Blanc (Promenade des Patis) et le boulevard du Bas Pays (Claude Lebret) selon le plan de la voierie de 1896.
Propriétaire d’une lot moyen sur la rue du potager, sur la rue vivienne et sur la départementale 51 selon le plan de la voierie de 1896.
M. Valentin Chevy est propriétaire d’une affaire de fabrication et de négoce de chapeaux de paille très en vogue à la Belle Époque
Il est propriétaire d’un vaste terrain sur la promenade des Patis. Il est marié à Augustine Léonie Lelong et Il marie sa fille Berthe Valentine Catherine au sieur Alexandre Bardin à Gournay le 19 novembre 1894 .
La commune de Gournay eut un litige avec M Chevy qui prétendait être propriétaire du bord de Marne et y faire des travaux d’appontement en dur.
M Coudert :
8 Rue Rabuteau entre M. Jouanne Paul ( 6 ) et M. Cruchet (10) sur l’avenue Rabuteau ( avec porte de sortie sur rue Vivienne) sur 680m, façade de 14 m sur Rabuteau et 17 m sur R
M. Cruchet
Propriétaire d’un lot entre la rue Rabuteau et la rue Vivienne selon le plan de la voierie de 1896.
N° 6, rue Rabuteau (avec porte de sortie sur la rue Vivienne) sur 600m, vendu en 1899 à M Billan (le Petit Pontoisien 1899-05-20)
M Cuau
Propriétaire d’un lot sur l’avenue du Potager ( Nast) et la rue Vivienne selon le plan de la voierie de 1896.
M De Paepe
Propriétaire d’un lot important donnant sur la départementale 51 et le quai selon le plan de la voierie de 1896.
M DePaepe était devenu directeur du journal l’illustration depuis la mort de M Marc. Il est décédé d’une pneumonie en février 1904 selon Le Figaro du 8 février 1904
M. Fournier
Propriétaire d’un lot sur l’avenue du Potager (Rue Nast) selon le plan de la voierie de 1896.
M. Gustave Gadot
Ingénieur à Gournay sur Marne, conseiller municipal en 1900.
fondateur en 1913 de la SA des Compteurs d’Eau Perfectionnés G Gadot selon le BALO du 02/06/1913
Propriétaire d’un lot sur l’avenue Rabuteau et sur la rue Vivienne selon le plan de la voierie de 1896.
M Gerdoras
Propriétaire d’un lot Avenue du Potager (Nast) selon le plan de la voierie de 1896.
M. Armand Hue
M Armand Hue est un entrepreneur de bâtiment de Champs sur Marne qui est propriétaire dans le lotissement de 1060m sur l’avenue du Midi achetés 2,25 fr le mètre à M. Rabuteau . Il est recensé à Gournay en 1909
M Maingonnat
Recensé comme journalier, peut être prête-nom. Propriétaire de plusieurs lots, selon le plan de la voierie de 1896.
- sur la route départementale et la rue des Carrières (Roger Ballu)
- l’Avenue du potager (rue Nast) et la rue des Carrières (Roger Ballu)
- sur l’Avenue du Potager et la rue Vivienne
M. Moirand
il n’apparait pas sur le plan de la voierie de 1896. Propriétaire de 3000m sur l’Avenue du Parc qu’il mit en vente dans « le Journal » du 21.04.1898
M Phone
Propriétaire d’un lot sur l’avenue du potager ( Nast) selon le plan de la voierie de 1896.
Mme Vve Possien
Propriétaire d’un grand lot sur le Quai du Château Blanc (Promenade André Ballu) selon le plan de la voierie de 1896.
M Poux
Propriétaire de deux lots selon le plan de la voierie de 1896
- sur l’avenue Loisel et l’avenue de la Marne
- entre l’avenue du Parc, le boulevard du Bas Pays et l’avenue du Midi
M. Reboul
Propriétaire de deux lots selon le plan de la voierie de 1896.
- un grand lot 5500m2 entre le Quai du Château Blanc et l’avenue de la Marne (Villa Marie)
- Un lot entre Avenue Loisel et Avenue Rabuteau.
M Roux
Propriétaire d’un lot entre l’avenue du Parc et l’avenue du Midi (av Roger Ballu) selon le plan de la voierie de 1896
M. Tassaur
Propriétaire d’un lot sur le quai du Château Blanc selon le plan de la voierie de 1896.
M Tournier
Propriétaire d’un lot sur le quai du Château Blanc selon le plan de la voierie de 1896.
Ressources cartographiques
Carte de l’État Major 1818-1824 fonds de carte de geoportail.gouv.fr
Vue aérienne 1952 fonds de cartes geoportail.gouv.fr
Carte IGN 2022 fonds de carte Geoportail.gouv.fr
Vue Aérienne 2021 fonds de carte Geoportail
Entouré de bleu : l’emplacement du bâti du Prieuré détruit vers 1880 Arch et Patrimoine 93
plan cadastral 2022 fonds de carte Geoportail
L’histoire vraiment peu banale de la villa Marie – Société Historique de Noisy-le-grand, Gournay-sur-Marne, Champs-sur-Marne
23 mars 2024 @ 17h33
[…] Alain Barthelmay et Claude Schwartz https://www.gournay-historique.fr/2024/01/03/les-protagonistes-du-lotissement/ […]