Gournay lieu de villégiature et d’inspiration pour Henri de Kock
Gournay lieu de villégiature et d’inspiration pour
les De KOCK père et fils au milieu du XIXe siècle.
Le fils : Paul Henry[1] De KOCK (1819-1902) (parfois Paul de KOCK fils)
Atelier photo Nadar: Henri de Kock Dessin de Nadar (1820-1910) Edition illustrée Ed Cadot
Généalogie[2] Né le 25 avril 1819 – Paris, 75056, Paris, Ile-de-France. Décédé le 14 avril 1892 – Limeil, à l’âge de 72 ans. Auteur Dramatique, Romancier et Chansonnier Français. Il signait HENRY DE KOCK (et parfois PAUL DE KOCK fils). Jacques Guillard, historien de Gournay avait estimé que Henry de Kock séjournait l’été à Gournay régulièrement entre 1853 et 1858.
Le village de Gournay portant l’alias de « Sainte-Luce » (relevé 144 fois) est le héros sinon le décor de l’ouvrage « Les Mystères du Village », qui est publié en 3 volumes par A. Cadot, en 1858 (un peu plus de 1030 pages en tout) consultable en ligne ou en pdf avec gallica.bnf.fr[3]. L’action plutôt rurale s’y passe de la Restauration au Second Empire
Gournay est abondamment cité dans ses livres édités à partir de 1858 notamment :
7 fois LE MEDECIN DES VOLEURS ou Paris en 1780 Ed Méline, Cans Bruxelles 1858
5 fois LE DÉMON DE L’ALCOVE Degorce-Cadot 1862
24 fois L’AMOUR BOSSU[4] Ed. Achille Faure 1863
1 fois JE T’AIME Ed Ferdinand Sartorius 1863 P. 63
5 fois MA PETITE COUSINE ED Sartorius 1866
Dans L’AMOUR BOSSU en 1863 Henry De Kock écrit : « Enfoui parmi les arbres comme un nid de bergeronnette dans une touffe de joncs, il existe, à quatre lieues de Paris, sur la rive gauche, de la Marne un village nommé Gournay, qui eut jadis certaine importance »
Dans JE T’AIME en 1863, Bis repetita, il remania la phrase qui devint ces quelques mots devenus célèbres à Gournay : « Après avoir passé la Marne à Gournay, –joli petit hameau enfoui sons les arbres comme un nid de fauvette sous les feuilles d’un rosier, -on atteignit Champs, puis, enfin, Torcy ».
Premier Mariage en 1847 avec Louise LEROUX (artiste dramatique) dont Louise Judith Henriette De KOCK (1845-1884). Veuf en 1850. Il resta longtemps célibataire notamment pendant la période où il séjournait l’été à Gournay, puis il épousa en 1865 Célina-Adèle BEURON (1827-1902) et élut domicile à Limay, Yvelines où Henry De Kock est décédé en 1892.
LE DÉMON DE L’ALCOVE[5] en 48 pages publiées en feuilleton de 6 épisodes
pour le lire en ligne ou le télécharger grâce à Gallica
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5727095w
En voici un extrait
Le Démon de l’Alcove Extrait P 33 et suivantes
Nous avions de bons chevaux ; au lieu de nous faire conduire à Meudon ou à VïlIe-d’Avray, où va tout le monde, —j’avais donné ordre à nôtre cocher de nous mener à Gournay,—un ravissant petit village, situé sur les bords de la Marne, où personne ne va.
Gournay, étant fort peu fréquenté des Parisiens, ne possède guère qu’une seule maison, où l’on puisse se restaurer. Cette maison appartient à un paysan nommé Bilan, — un nom qui oblige aux bonnes affaires, qui cumule le métier de pécheur avec celui de traiteur. Arrivés à destination à une heure, il y a près de six lieues de Paris à Gournay. Nous commençâmes par commander le déjeuner, et nous ne déjeunâmes vraiment pas trop mal. Les mets n’étaient pas recherchés, mais ils se rattrapaient sous le rapport de l’abondance et de la fraîcheur ; le vin était pur, la nappe bien blanche ; que demander de plus quand on a faim ? Au dessert, nous nous informâmes du moyen de nous procurer un bateau pour nous livrer à une petite excursion sur la Marne.
—Un bateau ! nous dit M. Bilan, mais je vous en prêterai un des miens si vous voulez, messieurs, et un dans lequel vous ne risquerez pas de chavirer comme dans ces coquilles de noix dont se servent les canotiers de Nogent et de Petit-Bry.
— Eh bien ! cela nous va, père Bilan, s’écria Edouard. Comme nous ne tenons nullement à chavirer, nous nous contenterons de la machine la moins élégante… pourvu, toutefois, qu’à nous deux, mon ami et moi, nous soyons capables de la manœuvrer.
— Oh pardi, il n’y a pas besoin d’être deux pour faire marcher un bachot. La rivière n’est pas rude, en cette saison ; vous pouvez donc aller en remontant à votre aise jusqu’à Noisielle, puis vous vous laisserez redescendre.
Quoi qu’en eût dit le brave pêcheur, après avoir ramé à tour de rôle, Edouard et moi, l’espace d’une demi-heure, nous renonçâmes, pour cause d’ampoules naissantes, à poursuivre un exercice peu fait pour des mains habituées à ne toucher que le pinceau ou la plume. Cependant nous ne nous étions éloignés de notre point de départ que de trois ou quatre portées de fusil, et il nous en coûtait d’y revenir si vite. Pauline se désolait d’être obligée de renoncer à une promenade qu’elle trouvait charmante…
J’eus une inspiration. Un petit gars d’une quinzaine d’années passait sur la rive gauche, nous regardant, d’un air narquois, nous épuiser en tentatives inutiles pour retirer notre barque d’une couché de nénuphars dans laquelle nous l’avions empêtrée.
« — Eh ! mon garçon, lui criai-je, veux-tu gagner quarante sous ?
« —Tout de même, monsieur,
« —Eh bien, il y a un cordeau attaché à ce bachot, tu vas nous remonter, en te promenant, une heure ou deux.
« — Oh I une heure, ce sera suffisant, s’écria Pauline, qui s’effrayait déjà à l’idée de convertir un être humain en bête de somme.
«—Une heure, deux heures, trois heures, fit le gamin, en saisissant au vol le bout du cordeau, ce n’est pas ça qui me gênera; j’en ai traîné bien d’autres… et de plus lourds… et plus longtemps… pour moins cher! Quand vous en aurez assez, vous me le direz.
« — C’est cela. Quand nous en aurons assez, nous, te dirons.
« — Pauvre enfant, murmura Pauline, les yeux fixés sur le petit paysan, — qui, en réalité, ne s’était pas chargé là d’une besogne bien pénible.
— Pauvre enfant, n’est-il courageux ! –
« —Dis donc, qu’il est intéressé ! fit-Edouard. Tu vois bien qu’il nous emporte comme une plume ;
«—C’est égal, il ne faut pas trop le fatiguer, n’est-ce pas? Oh il a chaud… il s’essuie-le front.
« — Parbleu ! nous ayons bien, chaud aussi, nous qui restons tranquilles.
« — Vous lui donnerez vingt sous de plus… pour boire… monsieur-Théodore.
«—Très volontiers, madame. Je vous ferai remarquer pourtant qu’il est bien jeune, et que lui donner pour boire, c’est le pousser au vice !
« — On lui donnera ses vingt sous de plus, c’est convenu^ s’écria Edouard, et, en outre, puisque Pauline s’intéresse si fort à ce jeune Gournaisien, je la laisse libre, lorsqu’il aura achevé sa tâche, de lui offrir un ou deux baisers comme récompense extraordinaire.
— Hein ! Mais non ! mais non I
— Alors, tu n’as donc pas sincèrement pitié de notre traineur !
— Si fait ! Mais ma pitié ne va pas jusqu’à l’embrasser. D’ailleurs, il est vilain.
—Ah ! vous entendez, Théodore I Elle a vu qu’il est vilain… et c’est parce qu’il est vilain…
— Ah !
—Quoi !
— Regarde donc, Edouard, cet oiseau bleu là-bas, sur cette branche de saule.
— Je vois le saule, mais je ne vois pas l’oiseau bleu.
— Mais je le vois, moi, madame ; voici qu’il s’envole ; c’est un martin-pêcheur.
— Oh ! qu’il est joli!.. Comme il vole vite, quel dommage !
—Quel dommage ! Il aurait peut-être fallu te l’attraper ! D’abord, ma chère, le martin-pêcheur ne s’apprivoise qu’empaillé. Un oiseau qui ne se nourrit que de goujons vivants, tu conçois qu’il faut avoir au moins un étang à lui offrir pour le conserver.
—Ah !
— Qu’est-ce encore ? un second martin-pêcheur ?
— Non !… Tiens ! à cet endroit où l’eau bouillonne, il y a une bête qui s’est enfoncée.
— Une bête qui s’est enfoncée ! Tant mieux ! 11 y une justice divine.
— Je t’assure que j’ai vu quelque chose de noir sortir de terre en face de notre bateau et disparaître dans la rivière.
— C’est un rat d’eau, sans doute, madame.
— Un rat d’eau ! Comment, vraiment, il y a des rats qui habitent dans l’eau ?
— Ils n’y habitent pas précisément, mais ils ont la faculté d’y séjourner près d’une minute, ce qui leur permet, comme aux martins-pêcheur de faire une rude guerre aux poissons.
— Oh ! ces pauvres poissons ! Mais ils ont donc des ennemis partout ! Des oiseaux, des rats.
— Et les hommes, dis donc, que lu oublies, Pauline ; les hommes qui les mettent en matelote ou en friture pour les servir à déjeunes aux dames qui arrivent de Paris, en calèche, avec un appétit à tout dévorer.
— N’importe ! Je suis fâchée que ces méchants rats s’en aillent comme cela chasser au fond de l’eau. On devrait les tuer tous !
—Tranquillise-toi ! Il y a aussi des gens qui les tuent et qui les mangent !
—Quelle horreur ! On mange du rat !…
—Du rat qui se nourrit si délicatement, pourquoi pas ? I1 paraît même que ça n’est pas plus mauvais qu’autre chose. Si tu veux, un de ces jours nous en goûterons ?
— Veux-tu te taire !… Ah I la charmante fleur rose, tout près de vous, monsieur Théodore! Tâchez de me la cueillir.
—La voici, madame.
— Comment la nomme-t-on ?
– Ma foi je ne suis pas très-fort en botanique, mais je, crois que c’est une espèce de lotu s;
— Oh i je la rapporterai à Paris et je la mettrai dans un verre d’eau. Ce sera un souvenir de cette partie, n’est-ce pas, Edouard ?
—Comme souvenir, à ta place, je préférerais rapporter notre traîneur, il est probable’ qu’il, se fanerait moins vite que ton lotus.
— Tu dis toujours, des bêtises !
— Hein ‘… qu’est-ce que c’est, Pauline ! ;
— Voyons tes mains, mon chéri !… Elles sont encore toutes gonflées… tu ne vas pas pouvoir te mettre au piano pendant huit jours! Et les vôtres, monsieur Théodore ?… Oh elles sont moins abîmées !
— Je le crois bien. Le paresseux ! j’ai ramé six fois plus que lui ! Mais le petit paysan s’arrête… il est fatigué ! –
— Fatigué !Il n’a pas le droit d’être fatigué ! Il ne doit être fatigué que lorsque nous le lui permettrons.
— Quelle heure est-il, à présent ?
— Quatre heures et demie madame.
— Quatre heures et demie, oh ! mais alors, il est temps de nous en retourner ; nous ne sommes pas encore à Paris, songe donc, Edouard. –
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BnF Catalogue général https://catalogue.bnf.fr/rechercher.do?motRecherche=Henry+de+Kock&critereRecherche=0&depart=0&facetteModifiee=ok ↑
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Généalogie par Racines du 93 https://gw.geneanet.org/racinesdu93?n=de+kock+souhaut&oc=&p=paul+henry+henry ↑
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Les 3 volumes de 1858 de « Les mystères du village » sont consultables gratuitement à l’url https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&rk=42918;4&query=(dc.title all « Les Mystères du village, par Henry de Kock ») and dc.relation all « cb30688513q » sortby dc.title/sort.ascending#resultat-id-1 ↑
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Dont une visite à Gournay à la propriétaire du Château d’Heurtebise https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5837437b/f12.item.r=henry de kockgournay gournay ↑