GOURNAY-sur-MARNE du temps des CARRIÈRE
Une reconstitution littéraire.
GOURNAY-sur-MARNE du temps des CARRIÈRE
Article originel de Jacques Guillard de 1999, revu, illustré et annoté par la SHNGC en 2024
tête de bébé par Eugène Carrière 1878 huile sur toile 46X36
Le 16 janvier 1849, à trois heures du matin, un bébé venait de naître. Comme il n’y avait pas encore de mairie à Gournay-sur-Marne, monsieur le maire, Jean-Baptiste FESSART[1], recevait les déclarations en tant qu’officier d’état-civil à son domicile au 9, Grande Rue[2].
Le 17 janvier, FESSART recevait donc chez lui son voisin immédiat, M. Léon Camille Joseph CARRIERE, demeurant dans cet immeuble[3] du 9, Grande Rue, venu déclarer la naissance d’un sixième enfant, Eugène Anatole CARRIERE. Le père de l’artiste peintre qui devint si célèbre, déclarait alors la profession de sous-directeur d’assurances.
S’il n’y avait pas encore de mairie, c’est que Gournay-sur-Marne était encore un modeste village de 145 habitants[4] où les ressources étaient bien maigres
La famille CARRIERE a vécu quelques années heureuses à Gournay-sur-Marne. La première trace que nous trouvons de sa présence est le recensement de mai 1846 où elle était déjà domiciliée au 9, Grande Rue, probablement depuis la fin de 1845. Un bel endroit en face de l’église à proximité des modestes commodités du centre-ville.
C’était un beau petit immeuble[5] mitoyen de la MAISON MONET, l’unique restaurant-bar-tabac-pension de famille de Gournay de ce côté sud de la Marne. Il était tenu par la veuve MONET née Bathilde Anne Adélaïde DARDOUX. Son établissement occupait le coin de la place de l’église et de la route de Champs, lieu de terminus des coches dont Charles NOBLET, et ses collègues cochers assuraient un service régulier d’OMNIBUS.
L’immeuble des CARRIÈRE et des FESSART était presque en face de l’église Saint Arnoult et même tout proche de la grille du château d’Heurtebise appartenant encore à l’époque aux héritiers d’Hippolyte César GUIGUES DE MORETON, Marquis de CHABRILLAN.[6] Une des filles du marquis, Malvina Fortunée y était recensée en 1856 avec son époux Auguste-Victor comte de MASIN DE BOUY, colonel d’un régiment de cuirassiers à la retraite.
Le recensement de 1846 ne donnait que le nom le prénom, l’âge et le lien avec le chef du foyer, mais pas d’indication de métier, ni d’origine.
En mai 1846, l’agent recenseur avait listé les occupants de l’appartement loué par la famille CARRIERE qui comprenait outre le chef de ménage, Léon Camille Joseph CARRIERE, (né le 6 mars 1815 à Cambrai), son épouse Elisabeth CARRIERE (née Marguerite Elisabeth WETZEL, son état-civil précis était naissance le 12 novembre 1814 à RheinBischofsheim, Amt Kehl, Margraviat de Bade, fille de Christian Frederic WETZEL et de Elisabeth SHADT), leur fils aîné Léon Frédéric Ferdinand qui était alors dit âgé de 8 ans; (Il était né le 10/10/1838 à Strasbourg où ses parents se marièrent le 14/05/1840); leur fille Marie, âge déclaré 6 ans, (Elle était probablement née début 1840 également avant le mariage, dont plutôt à Strasbourg ; Gustave Édouard Eugène, 5 ans ( il était né le 08/06/1841 à Wazemmes près de Lille); comme Nelly, 4 ans, (née le 05/10/1842) ; quant à Georges Frédéric, il était dit âgé de 15 mois, (il est né le 21/01/1845 à Saint Germain en Laye).
« Madame Carrière » (née Elisabeth Wetzel huile sur toile) wikigallery.org
N’oublions pas (Marie) Louise WETZEL, déclarée comme la belle-soeur de Léon Carrière qui est dite âgée de 20 ans (en réalité 22 puisqu’elle est née le 26/09/1823 à Bishoffsheim am Kehl, Margraviat de Bade et baptisée au temple luthérien de la dite-ville en 1824).
Les baptêmes catholiques de Georges-Frédéric, et de Ferdinand Alfred aurait eu lieu à l’église Saint Arnoult de Gournay fin 1846.
Les CARRIERE et WETZEL ont quitté Gournay au premier semestre 1849, car Georges Frédéric est décédé à l’âge de 4 ans, le 8 juin 1849 à Paris dans le quartier du faubourg Poissonnière. iIs n’ont donc pas forcément assisté à l’inauguration de la ligne du chemin de fer Paris-Meaux le 5 juillet 1849 qui avait une station à Chelles.
Quelles raisons les avaient donc fait venir à Gournay-sur-Marne ? Peut-être avaient-ils trouvé là une manière plus économique de faire vivre une famille qui compte déjà 6 enfants ? Un Directeur pour l’île de France de LA PRUDENCE, une compagnie d’assurance mutuelle pour les risques et dommages des immeubles, ayant besoin de circuler, c’est tout de même étonnant qu’il ait installé sa famille dans cette commune très enclavée avant l’arrivée du Chemin de Fer de l’Est et du tramway. De plus il n’y avait pas d’école à Gournay à cette époque, les enfants risquaient d’y être livrés à eux-mêmes à moins qu’ils n’aillent à l’école à Chelles.
Après un court séjour à Paris en 1849, les Carrière s’en étaient retournés à Strasbourg où ils s’étaient rencontrés une douzaine d’années avant, quand Léon venait de quitter son régiment d’artillerie avec le grade de sous-officier. Strasbourg n’étant qu’à 20 km de RheinBischoffsheim, la ville de naissance de Elisabeth CARRIERE née WETZEL il suffisait de passer le Rhin à Kehl et faire 20 kilomètres de plus, en franchissant la frontière du Grand-Duché de Bade pour visiter Christian WETZEL qui était chirurgien.
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C’est pour cette période du milieu du XIXème siècle que nous allons essayer de faire connaissance avec Gournay-sur Marne et ses habitants.
Certains détails vous paraîtront si précis qu’ils vous sembleront peut-être avoir été inventés, mais ce n’est pas le cas. Il existe deux écrivains décrivant fidèlement, à mon avis, Gournay-sur-Marne à cette époque. Je vous donnerai les références et les sources à la fin de cet article.
La France était à cette époque en pleine expansion démographique et économique. Les chemins de fer, l’exploitation de la houille liée à l’implantation des canaux et au démarrage de la sidérurgie, la multiplication des filatures annonçaient déjà l’ère industrielle.
Rappel du contexte institutionnel et politique.
Les Carrière s’installèrent à Gournay sous le règne de Louis-Philippe 1er (fin 45 ou début 46)
et Eugène Carrière naquit le 16 janvier 1949 à Gournay sous la Présidence de Louis-Napoléon premier et dernier président de la seconde république).
Louis-Philippe 1er en 1831 Louis Napoléon Bonaparte en 1951
En 1848 le régime de la monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe 1er fut renversée. L’Assemblée Nationale Constituante élue en 1848 vota la constitution de la IIème République et siégea jusqu’au 16 mai 1849.
Louis Napoléon Bonaparte fut élu président le 10/12/1848 pour un seul mandat de 4 ans non renouvelable.
L’établissement par Louis Napoléon Bonaparte du suffrage universel (masculin) direct et le coup d’état du 1 décembre 1851, sont suivi de l’instauration du système constitutionnel et politique du second empire. Le 2 décembre, le prince-président était l’Empereur Napoléon III.
De Paris à Gournay-sur-Marne
Comment était donc ce petit village ? Comment y allait-on, Comment y vivait-on ?
De la gare de Strasbourg (ainsi se nommait la gare de l’Est de Paris), qui venait d’être inaugurée, nous prenions un train à vapeur, qui s’arrêtait à Chelles à partir du 9 juillet 1849[7], mais qui n’allait pas encore au-delà de Meaux et après une heure de trajet nous descendions à la station de Chelles où un petit bâtiment en bois et briques servait de gare de voyageurs.
Du haut du talus, aucune maison en vue : des prés, des cultures maraîchères, des arbres à perte de vue. Nous prenions une rampe en terre battue qui nous conduisait sur une place où attendaient quelques coches et carrioles.
À droite, une route allait vers le village de Chelles, à 15 minutes de marche, et à gauche elle nous conduisait vers Paris et Gournay-sur-Marne.
Carte postale datant de 1900 la route de Gournay
C’est à pied que nous allions faire le chemin vers Gournay. Nous prenions une chaussée pavée, bien sablée sur les côtés, ombragée d’une double rangée de peupliers gigantesques.
Carte d’État-Major avec le chemin de fer et antérieure au canal (entre 1849 et 1865)
Un double talus gazonné soutenait la chaussée et des deux côtés, au bas des talus et derrière les peupliers, coulaient à travers les joncs, sous des saules, deux ruisseaux d’eau limpide dans lesquels, soir et matin, les grenouilles viennent faire leurs ablutions et chanter leurs amours. Nous n’apercevions aucune habitation. A gauche étaient les champs de la Grande Prairie jusqu’à la Marne et à droite les étendues vierges du Champ Motteux
Après I km, se trouvait sur la gauche une route avec un panneau de planchette vermoulue. Il était marqué « Gournay » et représentait une main dont l’index démesuré indiquait la direction.
Le temps de quelques observations sur la beauté de la campagne, nous passions près des chantiers de terrassements du futur canal, dont les travaux étaient arrêtés faute de financement pour les ouvrages d’art. Des ouvriers limousins avaient participé à son creusement et il y avait eu parfois quelques rixes avec ces « étrangers » et les jeunes du pays.
De beaux bracelets datant de l’âge du bronze y ont été découverts lors des travaux de terrassement, ils sont exposés au Musée de l’Histoire de France, aux Archives Nationales de Paris.
Les bords de Marne
Nous arrivions au pont de Gournay. A gauche un chemin serpentait entre la Marne et les prairies et au loin nous pouvions apercevoir le moulin de Chelles monté sur pilotis, le tout en bois. Une grande roue à aubes tournait entraînée par le courant et une passerelle couverte en bois reliait le moulin à la rive.
A droite un petit port fluvial, où stationnaient des péniches et le long du chemin, quelques maisons. Ce sont des maisons au toit de chaume faisant auberge, marchand de vin et pêcheurs où l’on dégustait une matelote de poissons et d’anguilles qui faisait déjà la renommée de Gournay-sur-Marne, à Paris et dans les environs.
Ces auberges étaient déjà nombreuses et certaines familles figuraient dès 1790 dans les livres de taille et d’impôts, ce sont souvent les mêmes qui firent les beaux jours de nos guinguettes en 1900 à la Belle Époque.
À Gournay-sur-Marne, à l’angle du quai de Chetivet et de l’ancienne route de Chelles était la Maison ROUX à laquelle a succédé la maison ÉMILE[8]. Elle disposait d’une grande salle de banquet et fêtes. Au début du XXème siècle les nouveaux bâtiments du restaurant Émile affichaient fièrement « fondé en 1780 ».
Restaurant ÉMILE anciennement ROUX carte colorisée de 1900
Quant à la famille REGNIER, elle figurait dans les rôles des taxes en tant que pêcheur-aubergiste.
Quai de Chétivet ( actuellement 32-34 Promenade Marx Dormoy)
Établissement d’Hermann Régnier vers 1900, quai du Chétivet (32-34, Promenade Marx Dormoy)
Hermann Régnier avait succédé à ses parents notamment à Marie Victoire Régnier, reine des matelotes. Il fut conseiller municipal dans la liste de Roger Ballu en 1900.
Le Restaurant Hôtel du Progrès de la Maison Arnoul
La maison Arnout était également située sur le quai de Chétivet (Promenade Marx Dormoy)
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La profession de la famille ARNOUT était pêcheur-marchand de vin
La famille CHARLEMAINE, cabaretier, fut expropriée en 1847 pour le creusement du canal et vint s’installer à l’angle de la route de Paris et de la rue du Port, c’était l’Hôtel-Bar de la Marine
L’hôtel de la Marine des CHARLEMAINE au coin de la Rue du port et de la Nationale n°34 après le Terminus du Tramway en 1900.
La famille ROBLIN semblait avoir installé son auberge à l’angle de la rue du Port et la route de Paris à Coulommiers (N34) juste en face de l’hôtel de la Marine.
Les MONET-DARDOUX furent de 1810 à 1850 les hôteliers-aubergistes de la place de Gournay au coin de la route de Champs-sur-Marne que nous décrirons plus loin. C’était le bâtiment le plus proche de l’immeuble où vivaient la famille Carrière de 1845 à 1849.
Le même établissement s’est appelé ensuite, entre-autres :
JOUANNE et BILAN vers 1851. Les JOUANNE qui avaient de grands étangs rive droite avant les « grands travaux » de terrassement du canal de Chelles de 1848 à 1849. Ils ont probablement été partiellement expropriés pour le projet de canal.
Restaurant LAPERSONNE vers 1900
Hôtel de la Mairie Maison BOURGOIS avant 1910
Maison FLORIN vers 1910
Maison BOULDOIRES après 1918
Hôtel Bar Restaurant LA PERSONNE vers 1895 et l’omnibus
Hôtel de la Mairie, Maison BOURGOIS vers 1900
Les façades qui apparaissent au fond pourraient être l’immeuble construit pour M. Nast avant 1850 et qui devint la mairie-école en 1851 et au milieu se trouvait l’immeuble occupé par la famille Carrière de 1846 à 1849 et la famille Fessart de 1841à 1850.
Maison Florin en 1909 avec le bureau de l’omnibus
L’établissement est devenu la Maison Bouldoires après la Grande Guerre.
Le grand nombre d’auberges rive droite de Gournay était ancien[9], de l’époque du pont et du port de Gournay, le Petit Paris et de l’époque du bac (de 1649 à 1827) car le service était interrompu en période de forte crue et le soir.
Quant au péage du pont à partir de 1827, au commencement il n’était ouvert que le jour. Il fallait bien patienter quelque part d’un côté ou de l’autre de la Marne et se sustenter.
En contrebas, sur les berges, résonnaient les rires des Gournaysiennes et des Chelloises lavant leurs linges dans les pontons lavoirs alignés sur les bords de la rivière. Elles étaient une dizaine de paysannes, presque toutes jeunes et quelques-unes assez gentilles, au bord de l’eau, le battoir et le savon posés à leur côté.
Les lavoirs Promenade du Patis (André Ballu) à Gournay et en face à Chelles vers 1909
Plusieurs autres tombaient cornettes et jupons et entraient dans l’eau avec grands cris et gestes, vêtues de grands fourreaux longs et larges qu’à la ville on appellerait une blouse et à la campagne une chemise.
À ce moment passait un grand train de bois flottant.
Quatre à cinq hommes répartis sur l’immense radeau le faisaient manœuvrer à l’aide de longues perches afin qu’il n’aille point s’échouer dans les herbes et les roseaux. Les jambes à moitié dans l’eau sous les ordres de celui qui maniait le gouvernail, ils chantaient. A la vue des blanchisseuses, ils lançaient quelques mots grivois et voilà nos gentilles rieuses qui leur répondaient avec un vocabulaire très imagé qui n’avait rien à envier à celui des Parisiennes les mieux entraînées.
Un train de bois semblable à ceux que Henri de Kock voyait encore passer sur la Marne à Gournay vers1857 et qu’il décrit, dans son livre « Les Mystères du village »
Train de bois de 33 mètres
Extrait de « Les mystères du village »
L’entrée du pays
En passant rive gauche par le pont à péage, nous étions étonnés de n’y voir encore aucune habitation. Sur la gauche était une belle allée à double rangée de tilleuls sur un sol gazonné.
sur la gauche venant du pont
et sur la droite venant du pont
au milieu et à gauche de l’image, un petit bâtiment[10]style Louis XIII
au second plan à gauche, au fond du sous-bois, l’ancien passage du bac et un banc massif
Le petit bâtiment qui a survécu jusqu’à aujourd’hui était l’ ancien bureau du péage du bac construit après 1720 dans le style Louis XIII du Château Rouge, en briques et pierres avec sur les murs des masques en macaron et un balustre en bord de toiture garni de tuiles demi-rondes posées sur champ.
Ensuite un grand mur clôturant le parc du Château Rouge du châtelain d’alors, Monsieur Jean François NAST, avec une grille et la maison de son gardien. Ce garde particulier, Mr DELAUNAY, avait chez lui entre 20 et 30 chiens de chasse dont les aboiements gênaient les habitants. En 1855 le garde champêtre dut lui signifier une plainte du Maire.
À gauche la Maison du gardien et au fond à droite un aperçu de la faisanderie et sa tourelle, rue de la ferme.
Sur la gauche commençaient les terres de l’ancien prieuré protégées par l’ancien « saut-de-loup ». A l’angle des Pâtis se trouvait une grande grille en fer et une allée passant à côté d’une mare d’eau[11] qui autrefois servait de vivier aux moines.
La mare-vivier du Prieuré en 1897
et plus à l’est se trouvaient les bâtiments de cet ancien prieuré, dont l’ancien logis du prieur s’appelait « Château Blanc » du Prieuré et appartenait à l’autre banche des Nast qui essayaient de le vendre depuis 1844.
L’église
En avançant, dans l’axe du pont, apparaissait enfin le village de Gournay.
Sur la droite il y avait une modeste mais jolie petite église avec une chapelle de chaque côté de la nef. La façade était en forme de fronton en haut duquel était un cadran solaire. Le clocher était à 4 pentes et des ouvertures en dessous laissaient échapper un joli son de cloches. Il y avait autour un cimetière clos d’un muret. C’était le célèbre architecte François ROMAIN[12], un frère dominicain d’origine flamande qui l’avait construite en 1720 sur commande du vice-amiral Claude Elisée de COURT de LA BRUYERE à l’identique[13] de l’ancienne église paroissiale de l’île de Baubigny qu’il avait fait démolir pour faire son parc.
L’intérieur était bien modeste avec quelques bancs et un autel en pierre venant de l’ancienne église. Au sol il y avait plusieurs pierres tombales : celle de son créateur, le vice-amiral de COURT mort en 1752, celle de Jacques PYLLES, seigneur engagiste de Gournay, mort en 1638, qui avait testé le versement d’une rente à la paroisse Saint Arnoult à payer par ses successeurs, celle d’Etienne LEVASSOR, seigneur de Gournay, mort en 1665. Sa fille, Marie LEVASSOR, s’était mariée avec Louis ANCELIN, un des fils de Perrette DUFOUR épouse ANCELIN.
Très gâté par son frère de lait, sa majesté Louis XIV, Louis ANCELIN avait pu faire construire le château de Gournay-sur-Marne vers 1680 dans le style Henri IV-Louis XIII de la place royale du Marais. Cette place fut terminée sous le régne de Louis XIII (place des Vosges aujourd’hui). Il est regrettable que la sépulture de Perrette DUFOUR, nourrice de Louis XIV, morte en 1688, enterrée dans l’ancienne église n’ait pas été transférée dans la nouvelle en 1720.
La maison de naissance d’Eugène CARRIERE
Sur la gauche, part une petite ruelle nommée rue Vivienne (actuelle rue Émile Boisseau) qui débouchait à l’époque sur la place[14]. Sur la droite de l’entrée de la rue Vivienne, une maison aux volets verts : c’est ici que sont nés Ferdinand Alfred Carrière le 20 septembre 1846 et Eugène Anatole Carrière, le 17 janvier 1949. L’immeuble est indexé comme le n°9, Grande Rue dans le recensement de 1846. Le père Léon Camille Joseph Carrière[15] a déclaré être Directeur à la Sté Assurance Mutuelle Prudence, pour la ville de Paris.
Le devant, en forme de fronton, donne sur la place. Le rez-de-chaussée comprend un grand salon et un cabinet de travail ayant vue sur le jardin, et une chambre et une cuisine d’où l’on voit l’église. Au premier étage se trouvent plusieurs chambres. Le jardin est petit mais bien entretenu avec une splendide treille. (Cette maison n’existe plus, à sa place est la papeterie-tabac de l’église).
A l’angle opposé était un ancien presbytère que M Jean François Nast acheta pour y faire après démolition construire une maison qui sera en 1851 cédée à la commune pour en faire la première mairie-école du village.
La loupe permet de distinguer une publicité « ANIS PICON » sur l’immeuble occupé en partie par les CARRIÈRE en 1845-1849 au débouché de l’étroite rue Vivienne sur la place de la Mairie (Carte éditée vers 1900, circulée en 1905).
Déjà en 1850 des pourparlers étaient en cours pour acheter une maison, rue de la ferme, en vis à vis de l’église pour faire un nouveau presbytère.
De g-à-d la Mairie-école, l’immeuble des Carrière, l’auberge, la grille d’Heurtebise vers 1910
Le cimetière de l’église allait lui aussi bientôt être déplacé. Le préfet préparait un arrêté interdisant par mesure d’hygiène les cimetières au centre des communes, en 1854 le conseil municipal décida d’acheter un terrain se trouvant sur la route de Champs-sur-Marne à M Jean François NAST (aujourd’hui nommé le cimetière ancien, il a connu plusieurs agrandissements). Sur le nouveau plan on remarquait un endroit réservé aux suicidés et aux « cultes dissidents ».
L’auberge
À côté, faisant le coin de la route de Champs se trouvait le marchand-de-vin-aubergiste. Nous y entrions et nous nous trouvions dans une grande salle au plafond à solives, au sol en terre battue, meublée d’une grande table et de bancs en noyer. Sur la gauche, il y avait une autre pièce avec une table, une cheminée d’angle rustique et une huche en chêne. Il s’y trouvait également une sorte de métier grossier servant à faire de la passementerie. C’était une ressource complémentaire, avec la dentelle, des villageoises qui envoyaient leur travail aux passementiers de Chelles, Noisy-le-Grand et même de Paris. Le premier étage servait aux chambres. Au-dessus, il y avait un grenier faisant pigeonnier sur le pignon. Cette maison très ancienne en ossature de bois, emplie de torchis exista jusqu’au années 2000. Un nouvel immeuble y fut construit avec une agence de syndic immobilier en rez-de-chaussée.
La fête du village
La fête de Gournay-sur-Marne se tenait régulièrement tous les ans, le 3ème dimanche de Juillet.
Plusieurs jours avant les marchands forains, les saltimbanques, les propriétaires de petits et de grands jeux venaient s’installer sur la place du village. C’est le garde champêtre qui distribuait les places, et il réservait les meilleures aux habitués. Les baraques poussaient comme des champignons sur la place et les enfants étaient tout excités en les voyant s’installer. Les marchands de poupées, de polichinelles et de sucreries installaient leurs tréteaux, le cirque plantait l’échafaudage de sa parade, le marchand de porcelaine installait son tourniquet et déballait soigneusement la marchandise.
On y voyait un manège de chevaux de bois, des marchands de jouets et de macarons, des jeux de boules, de quilles, de palets, de bagues, et même un montreur de lanterne magique. Un violon installé sur une estrade animait le bal.
Gournay était petit et, rive gauche, à part le marchand de vin, la ferme, le maréchal ferrant il n’y avait pas de commerces, il fallait aller à Chelles ou à Noisy. Pour se loger les forains les plus importants avaient de grandes roulottes aménagés comme des maisons, transportant matériel et bêtes. Les plus modestes plantaient leurs petites tentes.
Le jour venu, les villageois des environs arrivaient nombreux. Tout le monde sortait ses beaux habits. Les villageoises s’habillaient à la mode des ouvrières des faubourgs de Paris : une robe de toile de coton, un tablier de serge noir, un fichu à fleurs et un madras noué négligemment sur le dessus de la tête. La coiffe des jeunes filles par contre était la coiffe briarde en coton avec sur le dessus une collerette brodée et 2 rubans de dentelle pendant sur le côté ou pouvant s’attacher sous le menton.
Un violon, un flageolet (flûte à conduit) et un trombone retentissaient, les garçons du village qui commençaient leur visite. C’était une coutume de la région parisienne qui consistait à donner des brioches contre une obole pour payer une partie des frais de la fête. C’était plus un impôt qu’une gentillesse mais les gens donnaient volontiers. La fête naturellement se terminait par un bal.
Une noce au village
C’est la fille de l’aubergiste qui se mariait.
Dès le matin de ce grand jour, la place de Gournay retentissait des cris de tous les enfants du pays, réunis en attendant déjà les dragées. Sur le coup des onze heures, une vingtaine de personnes sortaient de l’auberge, violon en tête et se rendaient à la mairie (qui est toute nouvelle en 1851) pour la cérémonie civile. À toutes les portes, toutes les fenêtres se pressaient les habitants. La mariée venait en tête au bras de son témoin, puis le marié avec le sien, et ensuite les parents, la famille et les amis. Le maire, son adjoint et le secrétaire de mairie, en habit noir attendaient sur le seuil de la mairie pour les guider vers la salle des mariages à l’étage. Elle était garnie de chaises, d’une grande table ronde recouverte d’un tapis vert, et au mur un buste de Louis-Napoléon. Le maire lut l’acte de mariage et les articles du code civil le concernant, et suivant la coutume du pays déposa un baiser sur les joues de la mariée.
L’église était de l’autre côté de la rue et tout le monde s’y retrouva. Le garde-champêtre faisait le bedeau. En quelques mots simples, prononcés du ton le plus affectueux, le digne curé engagea les jeunes époux à s’aimer et à se bien conduire toujours, puis il leur donna sa bénédiction.
Au sortir de l’église, juste en face de la porte, les garçons d’honneur avaient dressé une petite table, chargée de bouteilles et de verres et chaque parent, chaque invité but un coup au bonheur des époux. Quant aux époux, c’était l’usage, il leur fallut avaler chacun un verre plein jusqu’au bord d’une infernale composition dans laquelle le vin rentrait à peine pour un tiers, et l’eau de vie, le vinaigre, le poivre, le sel et la moutarde pour les deux autres tiers. Le marié se comporta en brave, mais la pauvre jeune épouse supplia, se débattit mais dut se plier à l’usage du pays et avaler l’infecte breuvage
C’est alors que toute la marmaille du pays venait entourer les mariés en réclamant des dragées et que les violons entonnèrent la Marche des Lanciers
Il était midi, et le repas n’avait lieu qu’à 5 heures. Heureusement, la mère de la mariée avait passé une partie de la nuit à faire des pâtisseries que l’on dégusta en attendant. Le menu du festin n’était pas des plus recherchés, des pièces de viande, chaudes et froides, des volailles, des lapins mais peu de légumes et pas de poisson. À la campagne, on se nourrissait, avant tout, d’une façon substantielle. On riait et buvait ferme tout en restant digne en gestes et en paroles. C’était une belle noce de village. Le dessert était dressé, des montagnes de gâteaux et des avalanches de fruits. Le tout accompagné d’un vieux Mâcon ressorti par le père de la mariée.
Maintenant c’était la jarretière de la mariée. Selon la coutume d’ici, un garçon d’honneur avait acheté un paquet de rubans qui était mis aux enchères dont le produit allait à la mariée.
Puis on passât aux chansons, chacun y alla de sa romance ou de sa complainte. Mais les violons commençaient à jouer dans la grange et on se levait pour aller danser ; la mariée démarra le quadrille. Tard dans la nuit on entendit les rires et la musique.
Le passage des moutons
Demain il y a un grand marché de moutons à Gonesse.
De nombreux troupeaux, se rendant à ce marché, passent à chaque instant sur la place de Gournay-sur-Marne.
Comme chacun de ces troupeaux a un propriétaire différent, afin qu’ils ne se mélangent pas, les bergers les faisaient marcher à une distance réglée les uns des autres. Par moments la place se trouvait couverte de moutons, bêlant plaintivement, ils étaient déjà fatigués d’une longue route. Les chiens aboyaient et les bergers criaient. Quelques minutes et la place était déserte, et ça recommençait. C’était le dixième, le vingtième convoi qui passait et cela défilait toujours
Un vieux berger de Gournay à la retraite les regardait tranquillement passer, il les connaissait tous et avait un bonjour, une parole pour chacun. Il les suivait du regard d’un air intéressé se rappelant le temps ou lui aussi conduisait les troupeaux. Maintenant la nuit arrivait et tout était redevenu silencieux
La maison de Monsieur de NEUILLY
Quittant le parc en reprenant la rue de la ferme, nous repassions devant l’église, laissions à gauche l’auberge et la maison Carrière, et à droite le château d’Heurtebise et prenons la route de Champs-sur-Marne.
Sur la gauche on apercevait l’ancienne propriété de Monsieur de Neuilly, de son vivant, garde du corps de Louis XVI. Il avait émigré à la révolution contrairement à son père, fermier général qui était resté à Noisy-le-Grand et avait été guillotiné. C’est un joli bâtiment en L du XVIIe (il était situé devant la Société Générale) au 5, avenue Paul Doumer, rasé et remplacé par un immeuble résidentiel avec commerces en rez-de-chaussée.
Le Château Blanc
Un peu plus loin, nous retrouvions la rue bordée d’arbre qui nous conduit vers le château blanc, propriété également de la famille Nast. C’était l’ancien prieuré de Gournay créé au XIème siècle et rebâti au XVIIIème par l’abbé de Dangeau puis l’abbé Allary, qui furent prieur commendataire. Acheté en 1803 par un industriel parisien de l’industrie céramique pour en faire sa villégiature, c’est devenu un beau bâtiment en pierres de taille blanches, ce qui lui valait son nom de « Château Blanc » Sur la droite étaient des dépendances, sur le devant un jardin bien aménagé, et au sud, une chapelle datant du XIlème siècle.
Château blanc Coll. Part. Reproduction par Mme Laure Cardot
Quand, en 1872, a été décidée la démolition du « Château Blanc pour la réalisation du lotissement appelé le « domaine du Chateau Blanc ou du Prieuré » (c’est le quartier où se trouve la Société Historique), cette chapelle datant de Louis VI le Gros devait être conservée mais malheureusement elle s’est trouvée incendiée « accidentellement ».
On voit éparpillés dans les terres environnantes des vestiges de l’ancienne église abbatiale et d’une salle capitulaire datant du XIllème siècle. Il y a des chapiteaux, des clefs de voûtes et autres pierres ouvragées de bonne facture.
Ces vestiges qui ont été classés en 1985, ont été présentés quelques temps dans le parc de la mairie puis mis à l’abris des vandales. Une autre partie se trouvent ornant les murs du bâtiment de la « Villa Marie » et dans l’entrée à côté, et une autre dans une propriété privée.
La campagne
Si nous suivions la route de Champs sur Marne, il n’y aurait eu plus que des champs à perte de vue ; nous passions sur le Pont des Claies qui franchissait le ru de Nesle et nous arrivions à une bifurcation place des deux départements (actuelle place Churchill). En face, le chemin des Princes allant vers la haute maison et les bois de Malnoue ; légèrement sur la gauche, la route de Champs d’où partait à gauche le chemin serpentant au milieu des prés allait à Montapeine, sur la droite, un autre chemin se dirigeait vers Noisy le Grand. Nous prenions ce chemin pour aller nous promener et revenir ensuite vers la place de Gournay.
En haut de la côte nous arrivions aux lieux dits « Le Bel air » et « la Haute Montagne ». On a une vue splendide sur la vallée de la Marne, mais vers Gournay on ne voit que des pâturages, des prés, des champs, et des bois, même le village et le château sont cachés par la verdure. Quelques chemins de terre sont bordés de haies et de fossés qui canalisaient vers le bras Saint Arnoult les eaux venant des hauteurs.
Nous redescendions par le chemin des Grammonts en laissant à droite « les prés de la Noue »; nous longions le bras St Arnoult par le « Vieux Chemin de Gournay » en traversant le « pré aux bœufs » et nous passons entre le château d’Heurtebise et la ferme pour nous retrouver devant l’église.
Épilogue
Mais Gournay arrivait à la fin d’une époque et allait commencer à se transformer. En quelques années la ligne de chemin de fer qui rapprochait de la capitale, le canal qui augmentait le trafic commercial, surtout le plâtre de l’usine Poliet de Gournay et les matériaux de construction et augmentaient les ressources de la commune. Une mairie, une école et un peu plus tard un bureau de poste, un nouveau cimetière, un nouveau presbytère, une église rénovée. Gournay était en route vers le XXème siècle.
Auteur : Jacques Guillard Société Historique de Gournay Champs Noisy en 1999.
Mise à jour par la SHNGC en 2024 (Alain Barthelmay et Claude Antoine Schwartz)
Note sur les maires qui furent officiers d’état-civil dans leurs châteaux :
Parmi les prédécesseurs de Jean Baptiste Fessart, il y eut Jean Népomucène NAST, maire élu de 1808 à 1816 qui habitait le Château Blanc (ancien logis des prieurs commendataires). Le nouveau châtelain y recevait ses administrés, tout au plus une centaine.
Ensuite Hippolyte César GUIGUES DE MORETON, marquis de CHABRILLAN, nommé maire par le roi CHARLES X de 1816 jusqu’à son décès en 1831, tenait lui-même ou déléguait à son adjoint les registres de l’état civil au château d’Heurtebise, sa résidence de villégiature (quand il siégea au parlement comme député de la Drôme de 1815 à 1827). M De Chabrillan vécut le plus clair de son temps à Paris et consacra néanmoins un peu de temps à Gournay dont il facilita la concession du pont à péage au marquis de Ventadour et au vicomte Barrés de Molard, son cousin).
À l’époque de Jean François NAST, lui aussi nommé maire mais par le roi LOUIS-PHILIPPE 1er de 1831 à 1837, ce fut au Château Rouge[16], sa villégiature (il vivait plutôt à Paris 11e, puis Paris 9e), que lui ou son adjoint tenaient les registres de l’état civil et ainsi de suite jusqu’en 1851[17] date de création de la première mairie-école de Gournay par Jean Baptiste FESSART, la commune ayant fait l’acquisition d’un bel immeuble auprès de M. NAST et dans d’excellentes conditions.
Sources :
Cette reconstitution a pu être faîte grâce aux :
– archives de la Société Historique de Noisy-Gournay-Champs
– archives de la mairie de Gournay-sur-Marne.
– archives du département de Seine-Saint-Denis.
– archives des Yvelines, dépositaires d’ancienne archives de Seine et Oise
-Des publications de la Société historique de Chelles
-La Monographie des instituteurs de Gournay-sur-Marne de 1898
– quelques dessins et plans de l’époque provenant des Archives Nationales et de la Bibliothèque Nationale.
– photographies et cartes postales anciennes de collections particulières
– livres de Paul De KOCK : « Paul et son Chien » et « Mémoires »
– livres de son fils Henry De KOCK notamment « Les Mystères du Village » et « L’Amour Bossu » qui décrivent en détail Gournay-sur-Marne (sous le nom de Sainte-Luce) et ses habitants.
Henri De Kock a passé plusieurs saisons de villégiature à Gournay-sur-Marne entre 1852 et 1858, dans la maison où vécut la famille Carrière. Charles Paul De KOCK son père l’y a rejoint à deux occasions selon ses mémoires posthumes publiée en 1873
Par Henry de KOCK – 1863
Henry de Kock (1819-1892) par Nadar
Charles Paul de KOCK (1793-1871)
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Notes 2024 : Jean Baptiste FESSARD, cultivateur, maire de Gournay-sur-Marne de 1840 à 1855, habitait en 1846 au 9, Grand rue avec un de ses gendres René Constant MONTILLET, leurs épouses et deux domestiques. Il fut fermier de Jean François NAST. La mairie fut sans doute un lot de consolation après la fin de son fermage. ↑
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Notes 2024 La Grande rue de l’époque correspond à l’avenue Joffre. ↑
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Notes 2024 : Approximativement à l’emplacement actuel de l’immeuble du Tabac de l’Église. ↑
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Notes 2024 : Dont 80 habitaient rive gauche et 65 habitaient rive droite au Petit Paris qui comprend le quai du Chétivet. ↑
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Note 2024 : l’immeuble disparait dans les années 1925-1930, rasé en même temps que l’ancienne mairie de la place de l’église pour laisser la place au Restaurant-bar-tabac-bals du Commerce ↑
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Note 2024 : Voir P 51 Généalogie de la Maison Guigues de Moreton de Chabrillan de P. Louis Lainé Archives de la Noblesse de France ed. 1841 et suivantes ↑
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NOTE 2024 : Les Carrière ne sont donc pas parti en train, la station de Chelles ne fut mise en service que le 5 juillet 1849 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg, lorsqu’elle ouvrit à l’exploitation la section de Paris à Meaux. Le bâtiment de la station de Chelles était en 1849 une construction provisoire, en bois et briques comme dans les autres stations de la ligne. Elle est encadrée par les stations de Gagny et de Lagny. Plus tard Le Maire Gustave Nast a obtenu que la gare prenne le nom de Chelles-Gournay.
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NOTE 2024 : Voir encore plus d’images des établissements Roux, Emile, Régnier, etc… ici https://www.gournay-historique.fr/cartes-postales/ et sur le blog de Lucien follet http://www.lemarneux.fr/2017/12/les-restaurants-du-quai-de-chetivet-a-gournay.html ↑
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NOTE 2024 : Déjà en 1574, Antoine Roussel un hôtelier-cabaretier du Pont de Gournay signe un bail (Minutes et répertoires du notaire Philippe LAMIRAL, 24 avril 1565 – 1577 (étude XXXIII) ↑
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NOTA 2024 : aujourd’hui moitié fromagerie et moitié « CBD shop » ↑
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NOTE 2024 : transformée en décharge elle fut comblée au début du XXème siècle. ↑
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NOTA 2024 : Dom François Romain, frère dominicain du couvent des jacobins d’origine flamande, architecte et ingénieur très recherché, il a réalisé des dizaines de pont et de rénovations d’église. On lui doit le pont-royal à Paris. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Romain ↑
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NOTA 2024 : identique quoique son orientation soit différente de 90° ↑
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NOTA 2024 : La rue Émile Boisseau (anciennement Vivienne) a été raccourcie pour la réalisation de la rue du Commerce ( Paul Doumer) entre 1927 et 1930. ↑
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nota 2024 : Les Carrière quitte Gournay dans les huit mois suivant la naissance de Eugène Carrière, puisque le décès de Georges Frédéric Carrière au domicile de ses père et mère est déclaré à l’état-civil de Paris le 20/09/1949. ↑
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NOTA 2024 : ce n’est qu’en 1925 que la Mairie fut installée au Château Rouge après un échange avec soulte de l’ancienne mairie-école (de 1851à 1824) de la place de l’église contre le Château Rouge et ses dépendances dans un parc de 2 ha appartenant au lotisseur BERNHEIM Frères et Fils qui l’avait acheté aux héritiers NAST. ↑
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NOTA 2024 : M. Jean François NAST échangea en 1850 avec la commune contre une parcelle de pâture communale un petit bien immobilier style empire qu’il possédait en face de l’église au carrefour de la rue Vivienne et de la Grande Rue qui devint au rez-de-chaussée une petite école et à l’étage la Mairie. ↑